LE DROIT D’ASILE COMPROMIS PAR LES PRÉOCCUPATIONS SÉCURITAIRES DES PAYS D’ACCUEIL

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Les soucis de sécurité dans bon nombre de pays compromettent les opérations d’asile accordé aux réfugiés du monde entier, selon un rapport du Haut Commissariat des Nations Unies pour les réfugiés.

Lors de la réunion annuelle du Comité exécutif du HCR composé de 72 pays, la Haut Commissaire adjoint de l’UNHCR à la protection, Erika Feller, s’est déclarée particulièrement inquiète du nombre croissant de détentions arbitraires, y compris celles des enfants, et la privatisation des procédures de détention, indique un communiqué publié le 9 octobre à Genève. En outre, a-t-elle indiqué, dans certaines régions de la planète, le droit d’asile est devenu « une loterie », les dispositions de la Convention de Genève de 1951 pour les réfugiés étant différemment appliquées selon le pays d’accueil.

Tout en saluant certaines réalisations accomplies en 2006, notamment le rapatriement de plus de 700 000 réfugiés dans leurs pays et l’augmentation du nombre de pays d’accueil, le rapport s’inquiète du nombre sans cesse croissant de certaines catégories de personnes qu’il est devenu impossible de réinstaller. Parmi ces « intouchables » se trouvent des groupes ethniques politiquement sensibles, des personnes âgées, car elles deviendront une charge pour les institutions publiques, des familles nombreuses qui sont considérées comme trop chères à entretenir, des hommes célibataires perçus comme une menace potentielle pour l’ordre public ou des réfugiés ayant un niveau d’études peu élevé, dont l’intégration pourrait prendre du temps », a indiqué Erika Feller qui a aussi dit que le partage équitable des responsabilités entre les États restait quasiment inexistant.

« Ceci est particulièrement bien illustré, par exemple, par le taux d’arrivée ahurissant des Iraquiens dans les pays voisins, la reconnaissance timide de la charge imposée de ce fait aux pays comme la Syrie, et l’approche de la communauté internationale bien trop hésitante pour aider ces pays à supporter pareil fardeau. C’est de loin la crise de déplacement qui augmente le plus rapidement parmi celles que nous devons gérer actuellement. Sans soutien durable de la part des pays d’accueil, la protection dans cette région pourrait ne plus devenir qu’une notion abstraite », a-t-elle dit. Lundi, la Syrie, qui accueille plus d’1,5 million de réfugiés iraquiens, semblait avoir pratiquement fermé ses frontières aux réfugiés.


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