Le référendum irlandais et le nôtre

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L’Irlande prépare son référendum pour le printemps prochain. Les principaux partis politiques pensent qu’il est important qu’une campagne d’information détaillée soit lancée suivant l’exemple du forum national mis en place après le rejet du Traité de Nice. Il essaie de pousser l’électorat vers une décision informée plutôt qu’ « émotionnelle » comme cela avait été le cas la dernière fois. Peu de gens avait lu le Traité et les partis politiques qui venaient de sortir d’une campagne nationale ne s’étaient pas impliqués dans la campagne référendaire. Pas d’arguments politiques majeurs comme ceux avancés en France mais une campagne du « non » qui a ciblé une partie de l’électorat convaincu par les thèmes nationalistes (Sinn Fein), sociaux (l’introduction de l’avortement toujours interdit en Irlande), fiscaux (fiscalité avantageuse pour les entreprises) en démontrant les menaces que faisait peser l’Union européenne sur l’individu et non la société.

La semaine dernière, le Ministre des Affaires étrangères irlandais a répondu dans l’Irish Times à Jean-Marie Le Pen qui a annoncé sa volonté de venir faire campagne pour le « non ». Les Irlandais entendent bien décider d’eux-mêmes s’ils doivent ou non adopter ce Traité. La presse écrite publie régulièrement une page dont la moitié est donnée au camp du oui et l’autre au camp du non. Des débats hebdomadairess ont lieu sur les chaines de radio et de télévision. L’Europe fait partie de la vie de tous les jours. Le rejet du Traité de Nice lors du premier vote a démontré qu’un peuple n’était pas prêt à tout accepter parce qu’il est traditionnellement majoritairement pro-européen. Depuis des débats ont lieu un peu partout. J’en ai organisé un chez moi en présence d’une vingtaine de personnes, présidé par Tony Brown. Tony a fait partie de la Convention qui a élaboré le premier texte. Fait intéressant: l’Irlande avait pour représentants un membre du Labour Party, un membre du Workers Party et un membre du Finna Fail.

Il est impardonnable que les médias français ne se saisissent pas plus de ce débat. Il ne fait peut-être pas assez vendre de journaux! Notre parti se doit d’organiser un débat interne afin que les militants soient informés. Un effort pédagogique est nécessaire parce que je ne pense pas qu’un grand nombre d’entre nous s’attachent à l’analyse du document. Nous risquons alors de nous retrouver dans le même cas de figure que lors de la dernière campagne référendaire. En tout cas, je reste convaincue que nous devons demander un référendum. Notre candidate l’avait annoncé. Notre demande sera certainement rejetée mais je ne vois pas comment nous pouvons nous en remettre seulement au vote du parlement sans renier ce que nous avions défendu.


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