Nous, les immigrés Français

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Nous, immigrés Français en Irlande, nous avons la chance d’être accueillis dans un pays qui a ouvert largement ses portes à des travailleurs non seulement Européens mais de tous les pays du monde, sans aucune expérience de l’immigration. Nous n’avons pas été soumis à des tests de langue ou d’intelligence pour savoir si nous satisfaisions les critères ou quotas de notre pays d’accueil. L’ADN de nos enfants n’a pas été testé. En Irlande, immigré n’est pas synonyme de fraudeur ou de voleur d’emploi.

L’injustice des mesures sur l’immigration mises en place par le gouvernement Sarkozy nous révolte. L’immigration, loin d’une menace, est une chance pour l’avenir de la France. Ici, nous ne mangeons pas le pain des Irlandais, nous contribuons à sa production. Nos homologues immigrés en France apportent également jeunesse et dynamisme à notre population vieillissante.

L’Irlande met en place une série de tables rondes pour organiser au mieux l’intégration des immigrants. Toutes les parties concernées y contribuent : associations locales, éducateurs, syndicats, police, média ansi que des représentants des différentes nationalités. Inspirons-nous de cet exemple.

La gestion de l’immigration mérite mieux que des effets d’annonce à des fins électorales.

La Section FFE d’Irlande demande au Parti Socialiste de proposer un Grenelle de l’immigration.

Motion de la Section d’Irlande

Je voudrais ajouter que ces mesures s’adressent essentiellement aux populations d’Afrique sud saharienne. Il est vrai qu’il existe un grand nombre de familles recomposées sur ce continent. Elles ne le sont pas toujours pour des raisons sentimentales mais parce que des oncles, ou des tantes, ou les deux avec un peu de chance, récupèrent les enfants dont les parents sont morts du sida, du paludisme ou à cause des mines, qui sont toujours cachées dans le sol angolais et qui continuent à tuer ou blesser. Lady Di n’est plus là pour en parler.

Une des membres de notre section ADFE travaille dans l’humanitaire. Je l’ai suivie pendant quelques jours il y a deux ans. Elle allait de village en village au Faso pour apprendre aux sages femmes les gestes simples qui peuvent sauver les mamans et/ou sauver leur bébé. L’expérience du réel est tout autre chose que de pondre un amendement assis tranquillement devant son ordinateur. Je ne pense pas que messieurs Mariani ou Sarkozy aient eu envie, un jour, d’aller au milieu des gens et savoir comment la vie se passe.

Doit-on priver ces jeunes d’une chance si le reste de la famille aspire à avoir une autre vie? De quoi avons-nous vraiment peur?


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