Démocratie et développement en Afrique

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J’assiste depuis ce matin au colloque international intitulé « Démocratie et développement en Afrique » à Ouagadougou. De très nombreux pays y participent et le Président Luiz Inacio Lula da Silva sera l’intervenant principal demain matin.

Denise Epote-Durand(Directrice Afrique TV5) et Afoussi Bamba (conseillère juridique du premier ministre Guillaume Sorro)

Ce colloque ne prétend pas offrir des formules magiques mais entend contribuer au débat sur l’avenir des États africains.

Lors de son allocution d’ouverture le Président Blaise Compaoré a parlé des nombreux maux dont souffre le continent africain. J’ai cependant retenu un passage de son discours qui me semblait plus particulièrement adressé au Président français: « Tout se présente comme si de manière implacable et irrémédiable, notre continent était voué à la disparition avant la fin de l’Histoire, dans laquelle, pour certains esprits, l’Afrique n’est jamais entrée… C’est méconnaître les brillantes civilisations élaborées par les grands empires qui se sont constitués à différentes époques au Sud, au Centre, à l’Est et à l’Ouest de notre continent. »

Une question sur les tests ADN que veut imposer la France a été posée. Marie-Pierre Boursier, représentante du parti communiste et Michèle André, sénatrice socialiste et vice-présidente du Sénat ont répondu que la gauche avait voté contre le projet de loi sur l’immigration. Le texte jette une nouvelle fois l’opprobre sur une partie de la populatin et porte aussi atteinte à l’image de la France à l’étranger. J’entends aussi le témoignage de l’aide de camp du Président Compaoré dont le fils ira étudier aux USA parce que sa moyenne de 12/20 n’est pas considérée suffisante en France; enfin le manque de visibilité de la France dans le domaine de l’aide au développement est de plus en plus marqué. Richard Bohringer ne tarit pas d’histoires sur l’Afrique où il dit avoir trouvé son « home », lui l’enfant de l’Assistance publique.

Michèle André (Vice-Présidente du Sénat) et Richard Bohringer

Si je devais résumer ce que j’ai entendu et ressenti lors de cette première journée je dirais que l’incompréhension de générations qui ont étudié en France et qui, maintenant, voient leurs enfants refusés d’entrer en France est totale. Une incompréhension qui est une humiliation pour beaucoup à qui la France a donné une chance mais qui la nie aujourd’hui à leurs enfants.


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