De l’Europe binaire à l’Europe des mots

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Les Français aiment l’Europe. Ils croient encore à ses valeurs et ses fondements. Notre Europe en donne la preuve par les mots.

« Oui » ou « non », voilà les deux choix qui s’offraient à nos amis Irlandais appelés le 2 octobre dernier à se prononcer à nouveau sur le Traité de Lisbonne par référendum. Pas de nuances possibles. Ils ont choisi majoritairement le « oui » à 67 % permettant ainsi de faire progresser l’Union. Le « non » aurait été interprété comme le refus d’un approfondissement de la construction européenne. Mais est-ce se mettre à la hauteur des attentes des citoyens que de leur proposer une fois tous les 5 ans de se prononcer de manière aussi radicale sur la charpente même de la maison européenne quand on oublie de les informer et de les associer au moment des grandes décisions législatives qui vont former, pierre après pierre, les murs qui la portent ?

Il serait grand temps de penser à faire vivre la démocratie européenne au quotidien. Le Parlement européen renouvelé aura un rôle fondamental à jouer mais les responsables politiques nationaux restent des relais essentiels pour expliquer les décisions que les Ministres entérinent à Bruxelles. C’est aussi à eux d’être imaginatifs et de penser à tisser de nouveaux liens, en utilisant au maximum les relais régionaux et locaux, pour que les enjeux européens cessent d’être jugés incompréhensibles et lointains. Lorsqu’ils ont intégré la complexité et le caractère multidimensionnel de ces enjeux et qu’on leur demande des avis moins binaires, les citoyens ont des opinions à faire valoir.

L’étude menée par l’institut Médiascopie pour Notre Europe et Libération sur « les Mots de l’Europe » en est une belle illustration. Quels sont les mots qui déterminent l’avenir de l’Union européenne aux yeux des Français ? Quels sont ceux qui les protègent et ceux qui les menacent ? L’étude a testé 200 mots relatifs à l’Union et les résultats, parfois surprenants, sont riches d’enseignements.

La « paix » se distingue nettement du lot comme la valeur privilégiée des Français. Ils placent à l’opposé des mots qui, à leurs yeux, constituent une peur ou une menace tels que « fascisme », « intégrisme », « terrorisme » ou « paradis fiscaux ». On distingue, de façon plus large, six grandes attentes : le développement durable, la paix et la démocratie, les identités multiples, la sécurité, la relance de l’économie et la libre circulation dans l’Union. On note aussi que les mots faisant référence au passé tels que les fondements du projet européen, les personnalités politiques, les œuvres et les objectifs fondateurs de la construction européenne sont très bien notés. C’est d’ailleurs sur ce dernier point que réagit Gaetane Ricard-Nihoul dans son article « Une idée qui vient de loin » paru à l’occasion du Forum de Libération qui s’est déroulé à Lyon et dont Notre Europe était partenaire.

Les différentes activités de Notre Europe font écho à ces préoccupations et attentes des Français. Notre Europe réaffirme régulièrement son soutien aux principes fondateurs de la politique de cohésion. La présentation publique du rapport Barca, « An Agenda for a Reformed Cohesion Policy« , à Paris le 14 septembre, introduite par Marjorie Jouen, et le séminaire Quelle politique commune pour l’agriculture et les zones rurales après 2013 ?, organisé le 17 septembre à Stockholm ont ainsi replacé le besoin de plus grande solidarité entre États membres au cœur des débats.

Source: Notre Europe


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