Conflit en Afghanistan

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Il est temps de nous poser les questions essentielles qui sont au cœur de notre politique internationale.

Avons-nous pour vocation de jouer les gendarmes du monde et suivre ainsi la volonté de l’Administration Bush d’intervenir là où il lui semblait utile de rétablir l’ordre tel qu’elle le concevait?

D’autre part, on imagine facilement que tant que les Américains fourniront plus de 70% des hommes et du matériel engagés dans un conflit armé ils ne donneront guère l’occasion à d’autres de leur dicter la marche à suivre. Je crains que notre influence ne se borne au conseil.

Enfin, il est de plus en plus clair que les opinions occidentales auxquelles on a fait croire que les guerres modernes étaient rapides – voire la guerre au Koweit – et à la mortalité réduite – sans dommages collatéraux – ne sont pas prêtes à assumer une guerre de 10 à 20 ans en Afghanistan. Les cercueils de jeunes soldats rapatriés régulièrement sur le sol anglais et américain commencent à marquer les esprits d’un public de plus en plus hostile à cette guerre. La menace terroriste ne suffit plus à justifier l’engagement humain et financier. En plus de l’engagement humain l’engagement financier est de plus en plus lourd à supporter en ces temps de crise économique.

Ce conflit n’a pas de solution armée.

De toute évidence les Américains, comme les Russes avant eux, s’enliseront dans un conflit qu’ils ne peuvent gagner par leur seule suprématie militaire. Le président Obama a pris la mesure du problème et doit annoncer dans les jours qui viennent une nouvelle stratégie. La population afghane sera forcée un jour de trancher entre le pouvoir en qui elle n’a aucune confiance et les Talibans qui la terrorisent. Sinon, le pays retombera dans la guerre civile après le départ des forces de l’OTAN. Ce pays est un état défaillant, en guerre depuis plus de 30 ans. Sa paix dépend plus de l’éducation dont toute une génération a été privée, de la sécurité et d’une gouvernance locale rétablies que d’une victoire hypothétique et éphémère des forces d’occupation étrangères. Enfin dernier point, le trafic de drogue entretient les mafias locales, les Talibans et le président Karzai. La paix passera aussi par la résolution de ce problème.


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