Ils nous promettent la lune, nous ne voulons que la terre!

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Depuis que je sais que j’irai à Stockholm la semaine prochaine je suis attirée par les articles qui en parlent. J’ai découvert hier que c’était la ville la plus verte au monde. Elle sera aussi en 2010 la première capitale européenne de l’environnement. Nous célèbrerons ainsi notre environnement comme nous fêtons la culture, chaque année depuis 1985, en désignant une ville européenne capitale de la culture.

La vie 100% écolo parait si simple. Les émissions de dioxyde de carbone ont diminué de 95% en cinquante ans; le revêtement du tarmac de l’aéroport permet aux avions de dégager moins de CO2 ; les taxis verts ont priorité ; les embouteillages de vélos sont fréquents; les parcs et lacs sont protégés depuis les années 1980 ; les 70 millions d’euros que le péage imposé à l’entrée de la capitale rapporte par an sont réinvestis dans son réseau de transport en commun qui est l’un des plus denses au monde ; les quartiers verts sont une réussite.

Il est surprenant que la volonté politique qui a amené de tels résultats dans une ville n’inspire pas plus nos dirigeants. A quatre semaines de l’ouverture du sommet de Copenhague sur le changement climatique, les signes sont peu encourageants. Le sommet du 3 novembre entre l’UE et les USA s’est borné à rappeler les engagements pris en septembre à Pittsburgh. Les participants s’étaient mis d’accord sur un certain nombre d’aspiration comme la réduction des émissions des gaz à effet de serre d’ici à 2050. Barack Obama pense qu’il ne peut pas s’avancer à signer un traité qui ne sera pas adopté par le Sénat. Si les thèmes de l’indépendance énergétique passent bien dans l’opinion, les Américains restent sceptiques sur le changement climatique. Ils craignent aussi voir l’industrie américaine dépassée par la Chine et ne veulent créer aucun obstacle à la production. Dernier blocage le fait que la Chine et les pays émergents ne se soient pas encore engagés dans la limitation de leurs émissions.

L’Union européenne a annoncé de longue date qu’elle visait à réduire ses émissions de 20%, voire 30% en cas d’accord international. Elle n’arrive pas pour l’instant à forcer les autres pays à mettre clairement sur la table le type d’engagements qu’ils sont prêts à prendre. Un protocole du style du protocole de Kyoto semble impossible. Une déclaration politique contraignante comportant des engagements pour chaque pays est envisageable. Pendant ce temps notre environnement se dégrade. Le réchauffement climatique est maintenant non plus une hypothèse, mais un fait scientifique ; les ressources sur lesquelles se fonde notre système économique s’épuisent ; l’impact de la dégradation de l’environnement sur notre santé concerne désormais chacun d’entre nous. Comment pouvons-nous encore faire passer l’économie avant notre survie ? Quel avenir préparons- nous pour les générations suivantes ?


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