L’endettement appelle la solidarité, pas l’austérité

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L’endettement sévit à tous les niveaux. De l’Etat à l’individu personne ne semble épargné. En mars dernier, j’ai rencontré avec quelques camarades de mon comité Jacques Attali dans le cadre de notre recherche sur l’impact de la crise financière et de la crise économique sur les Etats. Il était extrêmement pessimiste sur l’avenir de l’euro et prédisait sa fin dans les dix années à venir si l’Union européenne était incapable de s’accorder sur une gouvernance économique, seule capable d’exiger des régulations au niveau mondial.

Dans son dernier livre, « Tous ruinés dans dix ans » Editions Fayard, sorti la semaine dernière il reprend certaines des analyses qu’il avait partagées il y a deux mois. Ses conclusions plutôt déprimantes, soutenues par des données et des diagrammes, démontrent que « sauf en période de guerre totale, la dette publique des pays les plus puissants du monde n’a été aussi élevée. Jamais les dangers qu’elle fait peser sur leur niveau de vie et leur système politique n’ont été aussi menaçants ». Il ajoute que, pour la France, la dette représentera pas moins de 83% du PIB et 535% de ses revenus fiscaux à la fin de cette année. De plus, en 2010 le Trésor public, deviendra le premier emprunteur en Europe avec ses 454 milliards d’euros. On imagine vite ce qui se passerait si les taux d’intérêts devaient augmenter pour un pays où les dépenses atteignent 55% du PIB et les recettes sociales et fiscales 45%.

Nous héritons d’une gestion laxiste des finances publiques à laquelle est venue s’ajouter la crise bancaire de 2008, née de la folie de la dérégulation et des sub-primes aux Etats-Unis. Alors qu’ils étaient déjà en déficit les Etats ont dû emprunter des milliards d’euros et de dollars qu’ils n’avaient pas en caisse et ainsi augmenter d’autant plus leur dette. Aujourd’hui les conclusions sont tirées mais les solutions sont lentes à se mettre en place. Chacun pense que l’autre doit faire le même effort et reste figé dans une attente qui nous fait perdre un temps précieux. L’engrenage de la concurrence à tous les niveaux tue l’esprit collectif. Il est grand temps qu’un projet socialiste mobilisateur apporte les changements nécessaires que nous attendons tous. Le monde a besoin de solidarité, d’empathie et non d’une austérité qui va faire augmenter le chômage et amener la dépression. C’est pour cela qu’il faut soutenir l’économie en investissant et non en la bridant par des plans de rigueur. La tâche ne sera pas facile pour la personne qui succèdera à Nicolas Sarkozy.

 

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