Leçons à tirer de la crise ou la solidarité illusoire au sein de l’Union européenne.

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 L’Irlande et l’Islande ont servi de laboratoires à la crise. Frappées toutes deux en 2008 aucune concession ne leur a été faite. La France, derrière le FMI et la BCE, a forcé l’Irlande a un emprunt énorme aujourd’hui remboursé par les contribuables irlandais. Les banques françaises protégeaient ainsi leurs investissements et, en plus, gagnaient 3% d’intérêts sur le dos des Irlandais puisqu’elles empruntaient à 3,5% à la BCE et prêtaient aux Irlandais à 6,5%. La menace de défaut de la Grèce a  soudain calmé l’avidité des banques françaises qui ont revu leurs taux d’intérêts à la baisse. Si Nicolas Sarkozy ne faisait pas passer les intérêts des banques avant celui des pays, y compris le sien, les décisions qui s’imposaient auraient été prises à temps.

Ces deux peuples se sont servis des processus démocratiques pour éloigner les responsables de la crise tant au niveau politique que financier dans leur pays. Ils attendaient des nouvelles équipes en place qu’elles soient courageuses et équitables. Les plans d’austérité furent sévères mais ces deux pays ont retrouvé un taux de croissanceraisonnable. Si ce n’était pour l’instabilité des autres pays européens et l’avidité des spéculateurs qui jouissent toujours d’une immunité parfaite tant que le système ne sera pas régulé  ces deux petits pays sont la preuve qu’il existe des solutions et que celles-ci passent par un courage politique qui se base sur une  perspective à long terme qui fait cruellement défaut. Qu’attendent aujourd’hui les pays ciblés par les spéculateurs pour imiter ce qui a marché ? Les mesures « Merkozy » ne sont pas à la hauteur de ce qui est nécessaire et arrivent trop tard.  Les décisions finalement prises cette semaine auraient du l’être au printemps 2010. Elles auraient évité à la France de perdre son triple A. L’indécision n’aura servie à rien et certainement pas à protéger leur système bancaire puisque Merkel et Sarkozy perdent tous deux toutes les élections dans leur pays respectifs.

Au fil des ans, gouvernements et législateurs ont répondu à des attentes catégorielles dans un système opaque. Cette approche a provoque d’incroyables inégalités. Pire encore les promesses non tenues éloignent un peu plus les peuples de la confiance qu’ils donnent aux politiques. Il ne suffit plus de tenir de bons discours le passage à l’acte se relève essentiel. L’Irlande avait perdu son âme à force de courir après le rêve vide et vain du bonheur matériel. Elle revient enfin à ses fondamentaux. Le candidat du Labour Michael D. Higgins gagnera certainement la présidentielle et continuera à apporter à la fonction la dignité que Mary Robinson puis Mary Mc Aleese lui ont donnée. Les élections qui se succèdent prouvent que les citoyens ont encore leur mot à dire et font le bon choix. Espérons qu’ils le feront massivement en 2012.

Photos AP


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