« Le Front National ne séduit pas les Français de l’étranger » – Ma tribune en ligne sur le Huffington Post

Partager cet article

Le Front National ne séduit pas les Français de l’étranger
Par Hélène Conway-Mouret, sénatrice et ancienne ministre déléguée chargée des Français de l’étranger

 

Le 25 mai, le Front National a reçu 25% des suffrages aux Européennes, devenant ainsi le parti français avec le plus grand nombre d’élus au parlement européen et non pas le premier parti de France.

Le même jour, lors des premières élections consulaires, les Français de l’étranger ont désigné 442 conseillers. Le Front national a obtenu 2 sièges.
Les électeurs ont fait confiance aux deux grands partis de gouvernement. Le Parti socialiste a rassemblé sur son programme 159 conseillers consulaires. L’UMP a obtenu 178 sièges.

Comment expliquer ce net contraste avec le scrutin européen ?

Le 26 mai, le président de la République a appelé à réorienter une Union européenne « lointaine », qui doit devenir plus « simple, claire, pour être efficace », pour se rapprocher de ses citoyens.
Or, l’objet de la loi du 22 juillet 2013 — que j’ai portée comme ministre et qui a donné naissance aux conseillers consulaires – était bien de rapprocher l’Etat de ses citoyens établis hors de France. Ces nouveaux conseillers sont des élus proches de la communauté dont ils sont issus. Ils contribueront à l’amélioration du service public en apportant leur connaissance du terrain local, économique, éducatif… Ils feront aussi partie du collège électoral qui élira 6 des 12 sénateurs des Français de l’étranger, le 28 septembre 2014.


Nos compatriotes installés hors de France sont par nature curieux et ouverts à un monde dont ils perçoivent les enjeux globalisés. Ils sont fiers de leur pays et savent qu’il a beaucoup mieux à offrir que les slogans nationalistes et europhobes du parti de Marine Le Pen.

L’ambition avouée du Front National est de sortir la France de la zone euro, sans se soucier de la catastrophe économique qui frapperait notre pays dès l’annonce d’une telle éventualité, si elle était envisageable. Le FN voudrait provoquer l’effondrement des institutions européennes, pourtant garantes de la paix sur notre continent.

Avec de tels objectifs en ligne de mire et une culture nationaliste qui effraie même les eurosceptiques britanniques  de Nigel Farrage (UKIP), il n’est pas étonnant que le Front National se retrouve seul au parlement européen, sans allié, sans programme sérieux, sans l’ombre d’une chance d’imposer la moindre réforme ou de mener à terme la moindre loi.
 Le FN, qui n’appartient à aucun groupe parlementaire,  ne participe ni aux débats ni aux décisions. Or sur quelque 2,5 millions de Français établis à l’étranger, près d’un million résident en Europe et ceux-ci sont particulièrement attachés aux institutions européennes.
Le bilan d’exercice des mandats européens de Marine et Jean-Marie Le Pen montre un profond désintérêt pour les affaires de l’UE.
 
Elue depuis 2004 au parlement de Strasbourg, Marine Le Pen a eu l’occasion de construire sur les bases posées par son père, qui entame son septième mandat.  En cinq ans, Madame le Pen a posé quatre questions en séance. Elle se classe 742ème sur 754 députés européens, pour sa participation au travail parlementaire. Pour sa part, Jean-Marie Le Pen est intervenu une fois par trimestre, lors de son dernier mandat.

Dans leur immense majorité, les Français de l’étranger n’ont pas choisi de voter pour le Front national parce qu’il n’offre comme perspective à notre pays qu’un repli sur lui-même.
Pendant 2 ans, comme ministre des Français de l’étranger, je suis allée à la rencontre des communautés françaises sur quatre continents. Dans leur diversité, nos compatriotes contribuent à développer et à véhiculer l’image d’une France moderne, innovante, une France de la réussite, loin de la politique de l’autruche proposée par le parti de Marine et Jean-Marie Le Pen.

Retrouvez cet article en ligne sur Le Huffington Post.


Partager cet article