Négociation du partenariat transatlantique de commerce et d’investissement (TTIP)

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Dans la conférence sur le partenariat transatlantique de commerce et d’investissement (TTIP) aux universités d’été de la Rochelle, Hubert Védrine a tenté de rassurer les inquiets et les sceptiques sur les objectifs de ces négociations entre l’Union européenne et les Etats-Unis. Il est vrai que la puissance occidentale dans le monde est relativement moins forte aujourd’hui, c’est là un élément de contexte qui a motivé les Etats-Unis. L’idée du président Obama est d’obtenir des normes communes car le risque existe que les normes chinoises, par exemple, s’imposent alors qu’elles sont loin des normes sociales et environnementales que nous souhaitons voir appliquer. Il revient donc à l’Europe et à la France d’adopter une attitude responsable et ferme pendant tout le cycle des négociations, notamment sur les objectifs et la méthode de suivi. Accéder au marché américain nécessite toute notre vigilance, mais c’est potentiellement une chance pour les Européens.

Quant aux analyses négatives qui fleurissent, elles sont fondées sur des idées défaitistes qui voudraient convaincre que la France a capitulé, qu’elle n’a rien obtenu, alors même que rien n’a été conclu! Hubert Védrine a raison d’affirmer que cette attitude illustre un incroyable pessimisme, "un auto-dénigrement, un manque de confiance, une approche morbide française et paralysante", niant ainsi tout le potentiel, le poids et les capacités françaises à imposer ses demandes politiques, stratégiques et commerciales.

Il ne faut être ni aveugle ni d’un optimisme béat. La France mène une négociation guidée par le sens des responsabilités et la clairvoyance au cours de laquelle les parlementaires nationaux et européens auront leur mot à dire. Il est évident que le calendrier fixant 2015 comme terme de la négociation est illusoire. Quant à la transparence exigée pendant ce processus de négociations, elle est nécessaire mais doit être relativisée si l’on veut réellement obtenir un accord satisfaisant. Tout comme Hubert Védrine, je ne veux pas que la gauche soit dans le camp de la peur et du refus.


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