Ebola, quelles réponses à cette catastrophe sanitaire ?

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Je me suis particulièrement occupée de la sécurité des Français de l’étranger pendant deux ans à la tête du ministère délégué aux Français de l’étranger. La sécurité sanitaire fait bien entendu partie de la sécurité au sens Large. Désormais, Ebola appartient aux conversations et a été même mis en chanson par des artistes africains espérant ainsi sensibiliser les populations à risque. Pourtant ce terme suscite l’inquiétude voire la peur. C’est un virus identifié pour la première fois en 1976 qui avait alors tué 280 personnes dans des villages isolés en Afrique centrale. Deux autres flambées ont ultérieurement fait plusieurs centaines de morts dans l’indifférence internationale la plus totale.

En 2014, la nouvelle épidémie touche désormais les grands centres urbains autant que les zones rurales, se propage d’un pays à l’autre, partant de Guinée pour toucher la Sierra Leone, le Liberia, le Nigeria, le Mali, le Sénégal mais aussi les Etats-Unis, l’Espagne ou la France. Elle n’est plus contenue dans des régions isolées. L’accélération et l’augmentation des échanges a permis une propagation rapide du virus.

Nous savons que le virus se transmet à la suite de contacts directs avec des personnes infectées ou des surfaces et matériaux contaminés par les fluides corporels d’une personne infectée. Nous savons aussi que nous vivons désormais dans un village global où les échanges sont incessants. 

Cette épidémie constitue une urgence de santé publique qui a vite pris une ampleur planétaire. Et pourtant la réponse de la communauté internationale a tardé. Sommes-nous vraiment débordés par ce nouveau siècle?

En tout cas le résultat de cette absence de réaction collective a entraîné la mort de plus de 5 000 personnes et 10 000 personnes infectées. Les spécialistes prévoient 1,5 million en 2015 si l’épidémie n’est pas stoppée.

Aujourd’hui, il semblerait que ce sont les enjeux économiques (vaccins, hôpitaux de campagne, envoi de personnels sanitaires) qui dictent les décisions à court terme de la Communauté internationale.  On peut comprendre que la recherche est longue et coûteuse afin de créer un nouveau vaccin. Cependant  dans le cas de cette épidémie nous réalisons qu’il est difficile aujourd’hui de la contenir. Si les systèmes de santé d’un grand nombre de pays permettent de soigner les malades il serait plus judicieux et moins onéreux globalement de prévenir des épidémies dont on sait désormais que la contamination ne peut être enrayée facilement. 

Un autre aspect non négligeable est l’incidence que cette épidémie a sur l’économie des pays concernés. Les P.I.B. des trois pays les plus touchés par le virus Ebola sont en chute vertigineuse dans la mesure où plus personne ne veut risquer de s’y rendre ou commercer avec la Sierra Leone, le Liberia ou le Nigeria. Déjà fragilisés par des années d’instabilité politique on voit mal comment ces pays peuvent gérer la mise à niveau de leur système de santé pour faire face à cette crise sans aide internationale.

 


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