De retour à Dublin début septembre

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J’ai eu maintes fois l’occasion d’assister aux débats parlementaires dans l’hémicycle du parlement irlandais – le Dáil (en irlandais)- sur les bancs réservés au public et n’avait entendu qu’une fois une intervention en français par la voix de François Mitterrand. Ma participation au premier forum parlementaire irlandais m’a offert l’exceptionnelle occasion d’intervenir dans ce même hémicycle, mais en anglais, avec émotion et le sentiment profond de l’immense honneur qui m’était réservé.
Il y a plus d’un an mon ami Eamon Gilmore, alors Vice-Premier ministre, convaincu du rôle que la diaspora avait joué dans le redressement économique du pays auquel elle avait activement participé, nommait le premier ministre en charge de la diaspora Jimmy Deenihan. Celui-ci présentait un plan stratégique au printemps dernier qui comprend, entre autre, la tenue d’un référendum pour accorder le droit de vote à l’élection présidentielle. Il a procédé à un recensement au niveau mondial en l’absence de l’enregistrement dans les consulats comme cela est le cas pour les Français. Près de 17 millions de personnes détiennent un passeport irlandais quand pas loin de 70 millions déclarent une ascendance irlandaise. Il compte activer cette « famille irlandaise globale » et en faire une force pour renforcer l’attractivité et la compétitivité de l’Irlande. Il compte sur cette présence dans tous les domaines d’activité et surtout à des postes de responsabilité pour lier la petite île verte au reste du monde. Un programme culturel ambitieux décliné sur tous les continents, permettra à beaucoup de découvrir une partie de leur histoire dans celles et ceux qui ont traversé les mers il y a longtemps pour fuir la pauvreté et la famine.

Dans le débat parlementaire il a beaucoup été question du sort des réfugiés qui arrivent par dizaine de milliers sur le continent européen. Quel que soit le pays de résidence du parlementaire tous étaient forcément très sensibles au sort de celles et ceux qui fuient la guerre et la pauvreté pour chercher une vie meilleure. Le Président de séance a noté que cela faisait longtemps qu’il n’avait présidé un débat aussi consensuel ! Espérons que cet élan de solidarité dont nous avons tant besoin soit entendu dans tous les parlements du monde à commencer par le nôtre.

Les leçons que je retiens de ces deux jours passés auprès de mes amis irlandais sont nombreuses : c’est d’abord leur envie de se battre pour que l’avenir soit meilleur parce qu’ils pensent que jamais rien n’est perdu, la générosité des pauvres qui surgit à la moindre demande, la certitude que leurs racines les rend forts et qu’ils trouveront toujours un Irlandais pour les sortir d’affaire mais aussi la conscience que leur présence sur les cinq continents est un atout parce que cette merveilleuse chaine humaine est inégalée et qu’ils en ont aujourd’hui besoin.

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