Bosnie-Herzégovine : le Parti socialiste appelle à une refonte des institutions bosniennes vingt ans après les Accords de Dayton

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Maurice Braud – Secrétaire national à l’International, à l’immigration et au co-développement

Hélène Conway – Mouret – Secrétaire nationale adjointe à l’International auprès de Maurice Braud

Philip Cordery – Secrétaire national à l’Europe (Pôle Mondialisation / régulation / coopération)

Le 21 novembre 1995, étaient signés à Dayton aux Etats-Unis des accords dont l’objet était de ramener la Bosnie Herzégovine à la paix après un conflit armé ayant ravivé en Europe le souvenir des villes assiégés, des colonnes de réfugiés et des crimes contre l’humanité.

Inspirant largement la Constitution de l’Etat bosnien, ces accords ont alors eu le mérite de mettre fin à la guerre et de structurer un chemin vers la paix sous les auspices d’une communauté internationale rassemblée par un mandat des Nations Unies. Mais force est de constater que le pragmatisme a prévalu pour entériner un rapport de forces favorable aux Serbes de Bosnie Herzégovine et un partage ethnique du pouvoir sur la base de critères communautaires, ce qui fragilise toute perspective européenne solide et crédible.

Le Parti socialiste observe également que de nombreux mouvements sociaux ont rappelé ces derniers mois que la Bosnie Herzégovine était confrontée aux mêmes difficultés que les autres Etats de la région : faiblesse de l’Etat de droit, corruption, chômage endémiques, absence d’investissements étrangers… Dans le même temps, l’Etat bosnien reste toujours aux mains d’une élite politique issue de partis communautaristes. 

Vingt ans après les massacres de Srebrenica et les Accords de Dayton, le Parti socialiste rappelle que la Bosnie Herzégovine reste le seul Etat de la région à ne pas disposer d’une stratégie claire d’adhésion. Il convient d’y mettre fin en incitant l’ensemble des forces politiques et sociales bosniennes, et avec l’Union européenne, à discuter ensemble de la nécessaire mise à jour des Accords de Dayton.

Le Parti socialiste souligne l’urgence de dépasser cette situation, pour faire évoluer le découpage institutionnel actuel et donner à chaque citoyen bosnien, quelque soit son origine, toute sa place dans l’élaboration du contrat social qui garantira à la Bosnie Herzégovine une voie sereine et pacifiée vers l’Union européenne.


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