Déplacement à Djibouti

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La deuxième étape de ce déplacement en Afrique de l’Est m’a amenée à Djibouti où j’ai immédiatement retrouvé les Conseillers Consulaires Jean Meunier, Vincent Sadeque et Bruno Dell’Aquilla ainsi que notre Ambassadeur Christophe Guihou, pour une réunion d’informations avec les chefs de service.

Ce troisième déplacement en cinq ans me permet d’apprécier les évolutions intervenues, qu’il s’agisse de celles de la France à Djibouti ou de celle de Djibouti elle-même. Notre présence militaire, économique et éducative qui fait face à une sévère concurrence notamment chinoise.  L’on ressent ici plus qu’ailleurs la réalité suivant laquelle la politique d’un Etat est dans sa géographie. Djibouti demeure en effet une place incontournable tant dans la Corne de l’Afrique que dans la péninsule arabique. La diversité et l’importance des présences étrangères en attestent.

Les élections présidentielles se sont déroulées dans le calme et ont confirmé M. Ismail Omar Guelleh à la tête du pays.

J’ai rencontré le ministre des Affaires étrangères et de la coopération internationale M. Mahmoud Ali Youssouf ainsi que le ministre de l’enseignement supérieur Dr Nabil Mohamed Ahmed. Tous deux m’ont confirmé leur volonté de créer des partenariats et du besoin de France exprimé dans de nombreux domaines.

La France doit rester attentive aux énormes besoins de ce pays qui reste francophile grâce notamment au lycée français mais aussi aux différentes structures d’accueil des enfants scolarisés en français grâce notamment à la présence des forces françaises de Djibouti, qu’il s’agisse du site Kessel ou de l’école de la Nativité. Les rencontres avec les équipes de direction, les enseignants et les représentants des parents d’élèves ont mis en lumière les difficultés rencontrées par ces établissements qui gèrent des populations hétérogènes aux attentes diverses mais dont la volonté est bien de travailler à protéger ces piliers de la francophonie et investir dans l’avenir avec un projet de construction ambitieux pour l’un et récupérer l’homologation perdue pour l’autre. Dans les deux cas, seule une démarche collective permettra l’aboutissement des projets.

 

J’ai été heureuse de rencontrer une partie de la communauté française réunie à la résidence de France par notre ambassadeur. 

J’ai ainsi pu lui rappeler notre attachement, tant cette communauté nous représente si bien hors de France. Vous pouvez retrouver mon discours en cliquant ici.

En compagnie du général Philippe Montocchio j’ai également rencontré les représentants des différents corps d’armée présents sur ce territoire et échanger sur leurs conditions de vie et celles de leurs familles qui les accompagnent. J’ai aussi visité le nouveau centre médico-chirurgical inter-amées qui remplace le centre Bouffard et qui sera le premier centre en Afrique pour son équipement et les soins prodigués.

Le déplacement à Tadjourah avec l’attaché de sécurité de l’ambassade – le colonel de gendarmerie Eric Huguet – et la Première conseillère – Anne Suard – a été riche en rencontres tant leurs séjours nombreux dans cette république leur permet également d’apprécier les évolutions intervenues. Daniel, son épouse Elisabeth, et leur famille à l’hôtel du Golfe qui y résident depuis plus de 30 ans, Béatrice et Philomène qui dévouent leur vie à l’éducation des enfants en décrochage scolaire et leur enseigne les fondamentaux pour lire et compter et les gendarmes du GIGN Djiboutien. J’apprécie la diversité et l’intensité des engagements.

Les huit tombes au centre du village n’ont toujours pas été identifiées. Soldats de la Grande guerre morts en escale ? Plus personne ne le sait et les derniers travaux de remise en état de cette mémoire militaire par un détachement de la Jeanne d’Arc sont oubliés. Je m’arrête également, pour me recueillir quelques instants, sur la stèle dédiée au juge Bernard Borel en à pic du lac du Goubet face à l’ile du Diable. 18 octobre 1995. 21 ans déjà et la certitude que c’est toujours mourir deux fois que de mourir par la volonté d’un autre. Je penses à son épouse Elisabeth.

Les travaux pour extraire le sel du lac Assal par les entreprises chinoises sont impressionnants tout autant que le sont ceux du port d’où le sel sera exporté. La présence de la Chine est complexe et complète. Bourses, infrastructures, terres rares, financements et demain chantage aux concessions ? Je repense au rapport de mes collègues Jeanny Lorgeoux et Jean-Marie Bockel de 2013. Trois ans déjà. L’Afrique serai notre avenir (http://www.senat.fr/notice-rapport/2013/r13-104-notice.html). Mais de qui exactement ?

Dernière réunion de travail avec les élus pour faire le point sur les bourses et les différents dossiers que je suivrai à mon retour à Paris et dîner avec les amis.


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