Déclaration de candidature à la désignation par le Parti Socialiste des candidats aux élections sénatoriales de septembre 2017

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Déclaration de candidature à la désignation par le Parti Socialiste des candidats aux élections sénatoriales de septembre 2017 pour les Français établis hors de France

  

Chères et chers camarades, 

En septembre 2017, six des douze sénateurs représentant les Français résidant hors de France seront renouvelés. Notre fédération organise, à cette fin, une élection primaire qui a pour objet de désigner ceux d’entre nous qui composeront la liste présentée par notre parti. C’est depuis longtemps un moment fort de notre vie politique par les débats qu’il génère mais aussi parce que nous choisissons ainsi les parlementaires qui nous représenteront pour les six prochaines années. Le 23 novembre prochain, c’est vous qui déterminerez cette liste.

Forte de mon expérience, de mon engagement et de mes convictions – vous les connaissez – je désirais vous faire part de ma candidature à l’investiture de notre parti. En 2011, comme aujourd’hui, je sais cependant que solliciter vos suffrages à l’investiture, puis pour un second et dernier mandat de sénatrice des Français de l’étranger, n’est pas une décision qui se prend à la légère. Il faut aller chercher au fond de soi, sans vanité, sans orgueil, la conviction et presque la certitude d’être celle qui peut gagner et entrainer ses colistiers vers la victoire. Cette campagne, que j’avais alors conduite, nous avait permis de gagner un second siège et contribuer ainsi, avec Jean-Yves Leconte, au basculement d’une majorité sénatoriale enfin acquise à la gauche pour la première fois depuis 1968. 

Le collège des grands électeurs sénatoriaux composé des conseillers consulaires et des délégués issus d’une réforme que vous m’avez permis de porter en votre nom – et dont je sais ce qu’elle doit à la richesse des débats qui l’ont vue aboutir en 2013 – devrait nous permettre de disposer de deux élus. La réélection, heureuse, de Claudine Lepage et Richard Yung en 2014 en atteste.

Je persiste cependant à croire que ce gain peut être amélioré et je revendique d’y prendre ma part, plus que d’autres. Nommée ministre par un hasard que je n’ai jamais cherché, j’ai eu l’occasion de travailler, de rencontrer et d’échanger avec la quasi-totalité des conseillers consulaires quelques soient  leurs convictions ou leurs engagements. Or, j’ai le sentiment que certains ne sont pas prêts à voter pour des candidats de droite qui n’ajouteront rien à une majorité que certains nous disent déjà acquise. Ils ne désirent pas davantage inscrire leur vote dans la dynamique d’une majorité présidentielle qui n’aura de cesse de défaire ce que nous avons pu construire depuis cinq ans au bénéfice des Français de l’étranger. Par votre vote, vous leur rappellerez ce qu’un ministère délégué – porté pour la première fois par un gouvernement socialiste – a pu faire pour eux. 

Et, si un troisième siège peut être gagné, j’aimerais croire qu’il puisse l’être pour une femme afin d’aider la parité à progresser. Malgré les remontrances de Condorcet, les hommes de la Révolution française n’ont jamais conçu le suffrage que masculin. Certes, la loi – et la gauche – ont permis aux femmes de montrer qu’elles avaient leur place au Parlement. Les travaux de la délégation aux droits des femmes et à l’égalité des chances dans laquelle je n’ai eu de cesse de m’impliquer et les pratiques de la droite en campagne qui préfère multiplier les listes afin d’assurer la seule élection des hommes qui les conduisent, nous permettent cependant de constater que la parité peut demeurer un idéal à défaut de n’être qu’un prétexte. Cette élection nous donne l’occasion de démontrer qu’elle peut être aussi une réalité.

C’est également pour faire aboutir cet objectif que je m’engage dans cette élection.

La campagne qui s’ouvre me permettra de revenir sur mon bilan et les grands axes de ce que j’aimerai être mon action pour les six ans qui viennent si vous me renouvelez votre confiance.

Je souhaiterais cependant, dès à présent, revenir sur les cinq années écoulées. Je ne me suis jamais demandée, cher(e)s camarades, mes ami(e)s, ce que les autres pouvaient penser de moi parce que je me suis toujours efforcée d’agir selon ma conscience. C’est ce qui m’a conduit à toujours demeurer solidaire du gouvernement et de la majorité parlementaire auxquels j’ai appartenus. Nous connaissons tous ce discours à la jeunesse que nous rappelions encore récemment à Dakar et par lequel Jean Jaurès fixe aux socialistes d’aller à l’idéal par le réel. Et bien c’est ce réel qui me conduit à revendiquer un bilan qui a apporté de nombreuses avancées à nos compatriotes établis hors de France.

On peut et l’on doit être critique. Mais de même qu’un bilan n’est pas un programme, une critique constante ne fait pas une action. Construire suppose de s’inscrire dans une démarche collective, celle du gouvernement, celle du groupe parlementaire. Cela implique d’accepter l’arbitraire ou la frustration de choix que l’on regrette de n’avoir pas emportés. Malgré cela, je suis toujours demeurée, je l’espère, cohérente avec les engagements pris en 2011. Proposer, argumenter, convaincre. Cela m’était naturel comme universitaire. Cela l’est resté comme parlementaire.

Toute candidature est l’aboutissement d’un engagement politique et associatif intimes. Déléguée syndicale de 1985 à 1990, le mien a commencé avec la création en 1997 de la section du parti socialiste de Dublin. Que ce soit au sein du bureau fédéral ou du conseil fédéral de la FFE où j’étais en charge des affaires culturelles et de l’éducation, je me suis toujours efforcée de travailler avec tous. Il en a été de même au sein de l’Assemblée des Français de l’étranger pendant quatorze ans.

Militante et élue de gauche, je sais ce que ces fonctions m’ont apporté. J’ai le désir de permettre à d’autres de le vivre. Avec la création des conseils consulaires que notre projet de 2011 portait en germes, nous avons permis à de nouveaux militant(e)s d’assumer des responsabilités électives et d’exprimer ainsi une modernisation effective de la vie politique. Cette modernisation ne serait rien sans le respect des engagements pris. Je tiendrai les miens. 

Avec mon amitié et mon dévouement renouvelés,

Hélène Conway Mouret 


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