Déplacement en Arabie saoudite (6-10 décembre 2016)

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L’Arabie Saoudite n’est pas l’escale la plus ordinaire sur le chemin du retour d’Asie. Mais je souhaitais m’y arrêter, m’y étant engagée auprès de nouvel notre ambassadeur – François Gouyette – ainsi que de nos amis de Riyad et de Djeddah.

La rencontre avec les représentants des associations et des conseillers consulaires est toujours un moment privilégié. Il permet de déceler les problématiques telles qu’elles sont perçues au quotidien dans les pays de résidence. J’ai donc débuté cette visite par une réunion avec Ahmed Figua, conseiller consulaire, Dominique Delbecq, Présidente de la Maison des Français, Patrick Amour, Président de l’UFE ainsi que Nathalie Pellay, consule. Celle-ci a été suivie d’une rencontre avec Jacques Bourgeois, président des CCEF sur les questions économiques mais aussi et surtout fin connaisseur des subtilités de la vie politique saoudienne. La vie, en Arabie Saoudite, en dehors des activités professionnelles, s’organise autour des activités dans les componds pour ceux qui y vivent – malgré leur coût et le renchérissement de la vie dans le pays – et chez les amis pour les autres en dehors des courses et des visites de la région.

Les problèmes financiers de Saudi Oger ont touché directement de nombreux employés mais également des prestataires français qui sont aujourd’hui dans l’embarras faute de pouvoir être payés de leur salaire ou de leurs honoraires et ce malgré les efforts et les démarches de notre représentation diplomatique. La chute de l’euro a aussi eu une incidence négative sur le niveau de vie des détachés. Les services, tels l’eau et l’électricité ainsi que les loyers ont tous augmenté alors que les revenus sont en baisse pour certains. Si on ajoute les contraintes de vie pour les épouses et la question de la sécurité, le pays est malheureusement aujourd’hui moins attractif alors que les opportunités y demeurent nombreuses.

J’ai eu beaucoup de plaisir à retrouver l’école française internationale de Riyad, son chef d’établissement Yannick Ezequel et son personnel ainsi que le président du comité de gestion. J’ai apprécié les travaux de sécurisation de l’école qui ont été effectués. Bon baromètre de la communauté française et étrangère, elle a vu ses effectifs baisser légèrement suite aux problèmes rencontrés par certaines familles. Les professeurs mettent en place la réforme du collège. Beaucoup de travail, un changement de vision et du regard porté sur les enfants dans le cadre de l’école inclusive dont l’approche leur plait même si la mise en place leur demande des efforts particuliers. Le projet d’établissement est axé sur trois axes : l’excellence linguistique, une pédagogie dynamique et une identité partagée.

Dès mon arrivée à Djeddah, j’ai rencontré les représentants de la communauté française réunie autour de notre consul général Patrick Nicoloso. Le conseiller consulaire Mazen Hakki était présent, madame Nadia Chaaya s’étant fait excuser. J’ai ensuite terminé la soirée en compagnie des amis Philippe, Sabrina, Malik et Gilles, notamment.

Lors de ma dernière visite en 2013, je m’étais concentrée sur notre présence économique et le hadj qui amène plusieurs milliers de nos compatriotes chaque année à La Mecque. Mon devoir était alors de m’assurer que le pèlerinage se déroule dans les meilleures conditions possibles. J’avais alors signé à mon retour un accord entre le ministère et les prestataires de voyage et travaillé avec l’ambassade d’Arabie Saoudite pour les visas. Tout cela semble porter ses fruits tandis que le maintien d’une représentation consulaire ponctuelle durant le temps du pèlerinage rassure nos ressortissants et conforte nos interlocuteurs dans l’importance que nous attachons à cet évènement majeur de la vie d’un croyant.

Cette visite s’est inscrite plus dans le culturel et l’éducatif, accompagné par Cyrille Le Déaut et Karim Maatoug. Longue réunion à l’école française internationale de Djeddah où j’ai retrouvé la dynamique présidente Marie-Claude Abou-Fadel et son proviseur Christian Nonnenmacher pour aborder la construction d’un nouvel établissement et le déménagement. C’est le seul établissement homologué qui est le point de référence des huit établissements francophones de la ville. Au-delà des excellents résultats obtenus par ses 1 420 élèves, la mission de formation des enseignants est très importante. Puis, visite de l’Alliance française que j’avais inaugurée en 2013 et dont le dynamisme est impressionnant. 1200 étudiants dont 70% de saoudiens, une programmation de conférences, des partenariats, l’ambition de faire du français la langue de travail, cours en entreprises et enfin centre d’examens et de formation ! Son directeur Christophe Farges et sa petite équipe ont tout pour réussir.

La communauté d’affaires est bien structurée autour de son Cercle d’affaires, le CAFSA, qui réunit Français et Saoudiens. Business France et le Trésor appuient nos entreprises mais travaillent aussi à la prospective dans un contexte qui évolue rapidement. Les besoins changent, une transition vers le privé est en marche, l’ambition d’ouverture notamment par le biais du tourisme religieux de plus en plus évidente.

L’évolution de la société et les changements, s’ils restent graduels, sont néanmoins notables. Pas un mot sur les droits de l’Homme, ni des Femmes ! Ce pays se transforme lentement, à son rythme, poussé par une société civile de plus en plus éduquée. Là réside peut-être le succès à venir.

 


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