Mon déplacement à New York dans la délégation de Laurence Rossignol (12-15 mars 2017)

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Parce qu’on ne nait pas femme mais qu’on le devient, j’ai été heureuse et honorée – sincèrement – par la possibilité que m’a offerte la ministre Laurence Rossignol de participer pour la première fois à la délégation qui représentait la France à la 61ème Commission de la condition de la femme des Nations Unies (CSW). Le thème prioritaire abordé par la Commission a été l’autonomisation économique des femmes dans un monde du travail en pleine évolution. L’on sait que notre histoire, forgée aux contraintes de deux guerres mondiales et de l’idéalisme qui s’en suivit notamment avec l’école d’Uriage puis le programme du CNR ont permis aux Françaises d’intégrer massivement le monde du travail en s’appuyant sur une politique familiale volontariste. Il demeure cependant intéressant, par-delà notre expérience nationale, d’établir un constat global grâce aux témoignages des nombreuses délégations présentes et formuler des recommandations à destinations des Etats et des organismes intergouvernementaux. Ces rencontres offrent également l’occasion d’examiner les progrès réalisés et les résultats obtenus dans la mise en oeuvre des dernières conclusions ainsi que les insuffisances et les défis à relever. Un renforcement des mesures législatives pour combattre les discriminations au niveau des pays mais aussi des mesures universelles et des mesures ciblées au profit de groupes historiquement marginalisés sont à l’ordre du jour des discussions. Partager les expériences et s’inspirer des bonnes pratiques le sont également. Avant l’ouverture de l’Assemblée générale de la 61ème session, nous avons également rencontré les associations françaises à la Mission permanente sous la présidence de notre ambassadeur François Delattre. Avec Danielle Bousquet, présidente du HCE, Brigitte Gresy, Présidente du CSEPFH, Pascale Vion, présidente DDFE au CESE, Elisabeth Richard, responsable ENGIE nous avons été impressionnées par les rapports du travail de terrain effectué par les associations.

Nous avons ensuite assisté aux discours de l’ouverture de la session par le Secrétaire général avant de retrouver la Vice-première ministre, ministre responsable de la condition féminine du Québec pour un échange avec son équipe. Les évènements se sont succédé, organisé par CARE France sur "l’autonomisation économique des femmes et inclusion financière: des leviers clés pour un développement juste et durable" puis la fondation Scelles sur " Strategies to address prostitution and sex trafficking".

Entre deux réunions, j’ai échangé longuement avec la consule générale Anne-Claire Legendre sur les différents dossiers que je suis depuis de nombreuses années en rapport avec notre communauté expatriée à New-York. Par-delà les réunions du palais de verre, j’ai en effet profité de ce déplacement pour retrouver une nouvelle fois les amis que sont Annie, Julien, Sylvie, Christophe, Franck, Théo et tous les membres de Français du monde pour prendre la température – qui allait chuter de façon dramatique le lendemain avec un blizzard qui a paralysé la ville pour la journée !! Une métaphore de la situation dans laquelle vivent les Français expatriés et amoureux des Etats-Unis depuis qu’ils sont soumis aux aléas de la nouvelle administration Trump. La tempête de neige a malheureusement paralysé la ville. Elle ne nous a cependant pas empêchés de retrouver nos amis suédois pour poursuivre nos travaux et échanger sur le trafic humain et la lutte contre la prostitution dans le cadre d’un événement organisé par CAP International, sujets auxquels je m’étais déjà intéressée sous différents aspects au Ministère puis depuis mon retour au sénat notamment avec les migrantes et réfugiées qui arrivent en Europe. Ces échanges d’expérience sont importants car nous avançons individuellement trop lentement face à des réseaux mafieux internationaux. C’est une lutte contre les violences extrêmes qui est engagée. Une refonte des politiques publiques est nécessaire afin de focaliser la répression sur les auteurs des violences et non plus la criminalisation des victimes. Les témoignages venant des différents pays rassemblés autour de la table étaient édifiants et nous motivent à faire de 2017 l’année de la lutte contre les violences et pour l’égalité des droits.

 

 


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