Audition de Mme Marlène Schiappa, secrétaire d’Etat chargée de l’Egalité entre les hommes et les femmes

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La Délégation aux droits des Femmes et à l’égalité entre les Femmes et les Hommes du Sénat, dont je suis vice-présidente, a auditionné le 20 juillet la Secrétaire d’Etat chargée de l’Egalité entre les hommes et les femmes. 

Madame Schiappa a rappelé que l’égalité entre les femmes et les hommes était la grande cause nationale du quinquennat du Président Macron. Elle a souligné le positionnement inédit du Secrétariat d’Etat rattaché à Matignon dont l’objectif est de mener un travail interministériel.

Dans la continuité de ce qui a été fait durant le quinquennat de François Hollande, il a été réaffirmé que l’excision n’est pas une coutume, que le mariage forcé n’est pas une tradition, que la Burqa n’est pas une mode vestimentaire, que les violences envers les femmes sont inacceptables. Je salue cette volonté de se saisir de ces nombreux grands sujets qui me sont chers.

Trois axes de travail prioritaires ont été définis :
1) Le travail des femmes : moindre accès des femmes au travail, inégalités salariales, plafond de verre (une seule femme dirige une entreprise du CAC40), non-mixité de métiers, défaut d’information des droits des femmes enceintes sur leur lieu de travail, insertion professionnelle des mères… Cet axe est primordial car, comme le disait Simone de Beauvoir, "c’est par le travail seul que les femmes pourront franchir la distance qui les sépare des hommes."
2)  La lutte contre les violences sexistes et sexuelles : 71% des viols sont prémédités, 90% des violeurs ne souffrent d’aucune pathologie mentale (d’après Amnesty International). Les pouvoir publics doivent tout mettre en œuvre pour garantir l’intégrité physique des femmes dans l’espace public (lutter contre la culture du viol, verbaliser le harcèlement de rue, etc). Mme Schiappa a souligné la nécessité, pour y parvenir, d’un changement culturel quant à l’acceptation de ces violences et des inégalités hommes / femmes en général.
3) L’exemplarité de l’Etat : la Secrétaire d’Etat a reconnu que la marge de progression était importante !

Un Tour de France de l’Egalité a également été annoncé. Il aura lieu à l’automne prochain "pour recueillir des témoignages de terrain et faire remonter au niveau national des bonnes pratiques".

J’ai salué la feuille de route ambitieuse décrite par la Secrétaire d’Etat et l’ai invitée à préciser les moyens dévolus à sa mise en place.  Je tenais en effet à ce que la Secrétaire d’Etat puisse répondre à l’inquiétude des associations après qu’un certain nombre d’articles de presse ont fait état de réductions budgétaires.  Elle nous a indiqué que "Les subventions du Secrétariat d’Etat vers les associations ne baisseront pas d’un seul euro" et "qu’aucun arbitrage" n’avait été rendu concernant son budget. La baisse structurelle imputera les frais de fonctionnement du ministère. Espérons qu’elle ne sera pas à hauteur de l’annonce de 25% d’économies parce qu’il sera alors impossible de trouver plus de 7 millions d’euros sur le seul fonctionnement du ministère. La suppression annoncée de la réserve parlementaire aggravera encore plus la situation financière des associations qui bénéficiaient partout de cette aide précieuse. Au moment où l’on constate une augmentation des besoins sur le terrain où, justement, elles opèrent il n’est pas judicieux d’affaiblir leur action. Ce serait une double peine ! La délégation du sénat, tout comme les associations, restera mobilisée pour soutenir l’ambitieux programme qui nous a été présenté et qui a besoin de moyens pour réussir.


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