Audition du Secrétaire général de la défense et de la sécurité nationale en Commission

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Mercredi 11 octobre, M. Louis Gautier a été auditionné à la Commission des Affaires étrangères, de la Défense et des Forces Armées en sa qualité de secrétaire général de la défense et de la sécurité nationale. Je l’ai interrogé sur le vote électronique des Français de l’étranger : 

Mme Hélène Conway-Mouret. – Le vote par internet, rendu possible en 2012 pour les Français de l’étranger, a été annulé très tardivement par le ministère des affaires étrangères, qui ne pouvait assurer la sincérité du scrutin. Des menaces cybercriminelles ont été identifiées pendant la campagne électorale pour l’élection présidentielle. La semaine dernière, le Président de la République, devant l’Assemblée des Français de l’étranger, a annoncé que le vote par internet serait rétabli en 2022.

Que met en place l’État pour assurer la sincérité du vote en 2022 et, plus largement, éviter l’ingérence d’acteurs étrangers dans les campagnes électorales françaises ?


Louis Gautier.
 (…) 
S’agissant de l’organisation des élections, nous avons pris, selon moi, la bonne décision. En effet, constatant, à la veille du scrutin, que le système de vote électronique n’était pas à l’abri d’attaques, nous avons dû annuler la procédure. Certes, cette décision a compliqué le travail des services consulaires et le vote des Français de l’étranger. Toutefois, la sécurité des élections conditionne leur crédibilité. Face à l’augmentation de la menace sur notre processus électoral au travers d’un faisceau d’indices, la SGDSN a pris les mesures adéquates, notamment la décision d’en revenir au vote manuel. Pour autant, il ne s’agit pas d’un abandon définitif du vote électronique ! Il nous faut simplement développer la protection de ce processus, qui doit être absolument imperméable.

Dans le cadre d’un vote physique, une certaine pondération est encore possible. La situation est totalement différente dans le cadre informatique, où une seule erreur entache la crédibilité de l’ensemble du processus, ce qui est inacceptable. Le problème est identique pour ce qui concerne les moyens de paiement mal sécurisés.
Un travail est donc mené par l’ANSSI, le ministère des affaires étrangères et les industriels sous-traitants, lesquels offrent aujourd’hui des solutions qui nécessitent d’être consolidées. Je constate d’ailleurs qu’un pays comme le Danemark, qui était passé au vote électronique, est revenu, considérant l’étendue des problèmes, au vote manuel. 
Quoi qu’il en soit, la charge financière du dispositif repose sur le ministère des affaires étrangères, qui est l’opérateur en la matière. L’ANSSI accompagne ce mouvement, pour l’orienter et le certifier.


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