De qui se moque-t-on ?

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Le Gouvernement vient d’annoncer simultanément un contrôle accru et de nouvelles sanctions à l’égard des chômeurs qui ne rempliraient pas suffisamment leurs obligations, et la fermeture de la cellule de régularisation volontaire de fraude fiscale ; cellule qui – faut-il s’en souvenir – a récupéré plus de 8 milliards d’euros ces quatre dernières années mais qui est, parait-il, sous-dotée en moyens humains. La sanction de l’immoralité et de l’illégalité a un coût devant lesquelles l’Etat s’incline. Bravo !

L’ampleur de la tâche et des recettes qui seraient rapportées à l’Etat si celui-ci se donnait les moyens de poursuivre les fraudeurs, au lieu de culpabiliser les chômeurs, est pourtant réelle. Le Syndicat des Finances publiques Solidaires estime pour sa part qu’entre 60 et 80 milliards d’euros de recettes fiscales sont perdues chaque année en France, du fait de l’évasion fiscale, alors que 300 milliards d’euros d’avoirs de ménages français sont placés dans les paradis fiscaux ; soit 15% du PIB.

La fraude aux allocations chômage est d’une toute autre envergure : selon Pôle Emploi, 0,4% du montant total des indemnités d’allocations chômages, qui représentent 45 milliards annuels, ont fait l’objet d’une fraude d’environ 180 millions d’euros par an. 

La concomitance de ces annonces est malvenue. Le Gouvernement démontre une nouvelle fois sa propension à déclencher de fausses polémiques plutôt que de s’attaquer aux réels enjeux. Il continue aussi à assumer de creuser les inégalités en France. Ainsi, sous Barre comme sous Philippe, il vaut mieux être riche et bien portant que malade et chômeur. La droite conservatrice et libérale est fidèle à elle-même.

Au moins une chose qui n’aura pas changée en 2017 !


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