La « liberté d’importuner » doit être combattue

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Sous couvert de défendre une certaine idée de la liberté sexuelle, relevant pour chacune et chacun d’entre nous du domaine de l’intime, Catherine Deneuve et les signataires de la tribune intitulée « Défendons une liberté d’importuner indispensable à la liberté sexuelle » passent sous silence la souffrance de milliers de femmes. Leur tribune révèle une méconnaissance du sexisme ambiant dans notre société et des violences sexistes et sexuelles qui en découlent. Comment Catherine Deneuve qui déclarait : « C’est vraiment infernal d’être jugée sur son physique et sur son apparence » peut-elle aujourd’hui légitimer des comportements qui ne s’attachent qu’à l’apparence des femmes ?

Faut-il rappeler que la liberté des hommes à importuner les femmes provoque un profond malaise dans notre société ? En France, les femmes ne se sentent pas en sécurité dans l’espace public. 100% des femmes ont été victimes, au moins une fois dans leur vie, de harcèlement dans les transports en commun. Une femme meurt tous les trois jours sous les coups de son conjoint.Toutes les 6 minutes, une femme est victime de viol ou de tentative de viol. Pourtant la majorité des victimes n’ose pas porter plainte.

A l’étranger, le contrôle du corps des femmes et de leur sexualité est encore très présent dans de nombreux pays. Les femmes n’ont ni la liberté de parler ni celle de dénoncer des comportements abusifs et agressifs. En tant que Ministre déléguée des Français de l’étranger, je me suis engagée contre les mariages forcés et les mutilations féminines.

Aujourd’hui je défends avec force la liberté des femmes à circuler dans l’espace public sans en être des intruses. Les femmes doivent pouvoir se déplacer et s’habiller comme elles l’entendent sans avoir à se cacher du regard des hommes parce que leur corps serait une invitation à être importunées. Mettons l’accent sur l’éducation afin de changer les comportements des hommes pour permettre des relations réellement égalitaires entre les femmes et les hommes.

 


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