Loi de programmation militaire (LPM) 2019-2025 : le nouveau financement des OPEX

Partager cet article

La Loi de Programmation Militaire (LPM) 2019-2025 adoptée à l’Assemblée nationale prévoit un transfert de la charge des opérations extérieures (OPEX) de l’interministériel vers le ministère des Armées.

Jusqu’à présent, ce financement était fondé sur la solidarité gouvernementale à l’égard des missions lancées au nom de la Nation. Elles ont été jusqu’à présent sous financées de façon chronique, puisque 450 millions d’euros leur étaient affectés, quand les coûts s’élevaient à plus d’un milliard d’euros par an. Il faut donc y voir une démarche de « sincérisation » du budget. Cependant, la nature même de ces opérations nous laisse penser qu’elles peuvent se terminer aussi vite qu’elles ont été mises en place. Ces 450 millions d’euros, réhaussés à 650 millions d’euros, représentaient en fait un socle, sur lequel venaient s’ajouter les crédits manquants. Désormais, cet effort sera intégralement imputé au ministère, à hauteur de 1,1 milliard d’euros en 2020, ce qui est le niveau moyen des engagements français ces dernières années.

Pourtant, lors de sa campagne, le Président de la République s’était engagé à affecter l’équivalent de 2% du PIB à la défense, sans compter le dépassement budgétaire des OPEX.

En réalité, nos militaires risquent de payer cette mesure de sincérisation du budget. A l’aune de cette nouvelle affectation budgétaire, le ministère des Armées devra nécessairement contenir ses dépenses. Entre l’utilisation coûteuse d’un drone et le déploiement plus économique de soldats sur le terrain, le choix risque d’être vite tranché. Il en va de même pour la réutilisation d’un matériel ou de son remplacement. La progression budgétaire globale du ministère amortira peut-être ce qui risque de devenir une nouvelle contrainte, si une nouvelle OPEX devait s’ouvrir sur un nouveau front.

Cet exercice comptable vise à mieux prendre en compte les dépenses réelles. A cet égard, ne serait-il pas judicieux d’aller plus loin en s’inspirant du système de financement du Royaume-Uni, qui dispose d’une « réserve spéciale du Trésor » alimentée lors de l’adoption du budget général britannique et fondée sur une estimation du ministère de la défense ?


Partager cet article