Loi de Programmation Militaire (LPM) 2019-2025 : un besoin criant de renouvellement des équipements

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La capacité de la France à intervenir simultanément sur différents théâtres d’opération (au Sahel, au Levant et sur le territoire national avec l’opération « Sentinelle ») en fait une des seules vraies puissances militaires européennes, aux côtés de la Grande-Bretagne. Le succès de l’opération en Syrie, menée de concert avec les Etats-Unis et le Royaume-Uni, a confirmé le statut de la France sur la scène internationale. Notre armée a su agir avec rapidité, efficacité et précision : l’intégralité des missiles ont atteint leur cible, ne faisant aucune victime. Si ces frappes nous ont été présentées comme une parfaite réussite par la ministre des Armées, Florence Parly, il semble que nos armées aient été confrontées à plusieurs déconvenues au large des côtes syriennes. Les avions Rafale de l’armée de l’air et les frégates multi missions (FREMM) de la marine nationale n’auraient pas réussi à tirer tous les missiles prévus pour le bombardement des sites syriens. Il revient aux industriels et aux militaires d’identifier très vite l’origine de ce dysfonctionnement d’équipements nouveaux.

La cause en est pour l’instant inconnue. Mais ces difficultés nous interpellent plus largement quant à l’état de nos équipements. Le taux de renouvellement est insuffisant pour empêcher leur vieillissement et la maintenance est de plus en plus difficile pour le personnel. Ainsi, on estime à 50% maximum le taux de matériel effectivement disponible. Cet état de dégradation est le fruit de décisions politiques successives. Depuis plusieurs décennies, le ministère des Armées fait l’objet de réductions de moyens et d’effectifs. La décrue s’est intensifiée sous le quinquennat de Nicolas Sarkozy, durant lequel l’armée a perdu 65 000 postes dans le cadre de la révision générale des politiques publiques (RGPP), avec une baisse de budget de 38,1 milliards d’euros en 2007 à 32,1 milliards d’euros en 2012. La loi de programmation militaire (LPM) 2019-2025 poursuit les efforts amorcés par l’actualisation de la loi en 2015 sous le mandat de François Hollande pour améliorer les conditions de travail des militaires français : elle augmente les crédits consacrés aux petits équipements, durement éprouvés par les opérations extérieures et intérieures (gilets pare-balles, treillis), à l’entretien du matériel et aux infrastructures. Pour autant, l’augmentation la plus significative du budget et nombre de livraisons sont prévues après 2022 et sont donc conditionnées à la situation politique et économique du pays. Il faudra donc que le Parlement reste vigilant à chaque discussion budgétaire sur le respect de ces engagements.

 


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