Argentine : recul pour toutes les femmes dans le monde

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C’est une bien triste nouvelle pour le droit des femmes à disposer de leur corps. En Argentine, les sénateurs et sénatrices ont rejeté la légalisation de l’avortement. Après 16 heures de discussions, 38 parlementaires ont voté contre le texte prévoyant l’ouverture au droit à l’interruption volontaire de grossesse pendant les 14 premières semaines de grossesse, 31 ont voté pour et deux se sont abstenus. Le 14 juin, le texte avait été adopté de justesse à la Chambre des députés. Les représentants de Buenos Aires favorables à l’IVG se sont heurtés à leurs collègues présents dans des territoires ruraux encore très imprégnés par la religion catholique. La multiplication des interventions du Pape François, ancien archevêque de Buenos Aires, pour « préserver la vie » a également beaucoup pesé.

L’opinion publique argentine est pourtant favorable à 60% à la légalisation de l’IVG. A Buenos Aires et dans tout le pays, la mobilisation pro-IVG de ces derniers mois était massive. Des manifestations monstres étaient organisées par de nombreuses associations féministes et des citoyens et citoyennes arborant un foulard vert, symbole de leur revendication. Dans le pays, chaque année, 500 000 femmes par an sont obligées de recourir à l’avortement clandestin, 50 000 souffrent de complications mettant en danger leur santé et environ une femme par semaine en décède.

La légalisation de l’avortement en Argentine aurait eu un impact majeur pour le reste des pays du continent encouragés à faire de même. En Amérique latine, seulement deux pays, l’Uruguay et Cuba, ont le droit à l’avortement, les autres le restreignent, ou l’interdisent totalement.


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