Les « Journées Défense et Citoyenneté » menacées

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J’ai été surprise d’apprendre, dans la présentation en plénière de l’Assemblée des Français de l’Étranger (AFE) du directeur de l’administration des Français à l’étranger au Quai d’Orsay, « la fin de la journée défense et citoyenneté » (JDC) pour les jeunes Français de l’étranger.

D’abord, on lui reproche la complexité logistique de son organisation, alors que cette journée est d’ores et déjà le plus souvent organisée par les élus ou les associations de manière bénévole et ne constitue pas une charge supplémentaire pour le poste. La liste est de toutes les façons établie par le consulat où ils sont enregistrés.

Ensuite, on crie haro sur le coût budgétaire de ces sessions alors même que l’on se prépare à dépenser 3 milliards d’euros pour rassembler 800 000 collégiens par an dans le cadre du futur Service National Universel (SNU). On nous dévoile une solution toute trouvée : la DFAE propose que les jeunes Français résidant à l’étranger qui le désirent et surtout qui en ont les moyens se rendent à leurs frais à Perpignan, où se trouve le centre de service national dont dépendent les Français de l’étranger, afin d’effectuer leur JDC.

Je conteste ces arguments sophistiques qui masquent difficilement un criant manque de volonté.

Il semble que la DFAE ait perdu de vue les bienfaits de cette journée qui permet de rassembler nos jeunes, de les préparer à prendre part à la vie citoyenne de leur pays, d’évaluer leur attachement à la France (niveau de langue, désir d’aller y étudier pour les études supérieures…), et parfois de renouer un lien distendu par l’éloignement géographique.

Trop souvent, les postes diplomatiques et consulaires n’organisent pas ces JDC, que je considère essentielles pour que toute la jeunesse française (avis largement partagé), qu’elle soit établie en France ou ailleurs, ait une bonne connaissance de nos institutions, de nos valeurs et des enjeux de sécurité et de défense de notre pays.

Soucieuse que celles-ci soient préservées, j’ai défendu un amendement à l’article 2 de la Loi de Programmation Militaire (LPM) 2019-2025 disposant que « les sessions de journées défense et citoyenneté (JDC), organisées sous la responsabilité du chef de poste diplomatique ou consulaire territorialement compétent ou bien de l’attaché de Défense, sont maintenues jusqu’à la mise en place effective du Service National Universel (SNU) ». L’article 17, permettant désormais que « la liste des journées défense et citoyenneté organisées par les postes à l’étranger soit communiquée chaque année aux élus des Français établis hors de France », permet d’assurer le suivi comparatif de l’organisation de ces JDC et s’inscrit également dans cette perspective.

Il en va de même pour la résolution de l’AFE d’octobre 2016, qui a rappelé que « l’objet de cette journée est notamment de susciter et de renforcer l’esprit d’appartenance à la Nation française » et appelé à ce que « les Conseillers consulaires soient associés à l’organisation et au déroulement de cette journée ».

Les coupes budgétaires très sévères que va subir le réseau consulaire dans les quatre prochaines années incitent certainement sa direction à réduire les missions. Faisons en sorte que celle-ci ne soit pas la première car nos jeunes méritent mieux. Un effort collectif devrait nous permettre de la maintenir.


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