Nouvelles coupes budgétaires pour les armées : que vaut la parole présidentielle ?

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Nous connaissions la capacité du président de la République à manier l’art des discours emplis de grandes et rassurantes promesses, trop souvent suivis de l’habileté du Gouvernement pour les tours de passe-passe.

Nous le redoutions : le projet de loi de finances rectificative (PLFR), présenté mercredi en conseil des ministres, a fait tomber le couperet sur le ministère des Armées, qui devra intégralement prendre en charge le surcoût des opérations extérieures (OPEX), estimées à 1,37 milliard d’euros pour 2018, sans faire appel au financement interministériel. Initialement, l’Hôtel de Brienne avait provisionné 650 millions d’euros pour supporter cette dépense, le dépassement de l’enveloppe faisant l’objet d’une solidarité gouvernementale fondée sur la contribution aux missions lancées au nom de la Nation toute entière. Au bout du compte, après avoir récupéré tous les reliquats, la facture s’élève à 404 millions d’euros. Le programme « Équipement des forces » est le plus touché, avec 319 millions d’euros annulés d’un trait de plume.

Pourtant, après la coupe budgétaire à hauteur de 850 millions d’euros survenue à l’été 2017, Emmanuel Macron avait paru faire amende honorable en annonçant la sanctuarisation des crédits de la défense. Cet engagement a été réitéré dans la Loi de Programmation Militaire 2019-2025 et loué comme une remontée en puissance inédite pour des armées trop longtemps sacrifiées. Cette LPM, tout juste signée, vient d’être trahie. 

Dans le nouveau monde, la théorie générale du « Je fais ce que j’ai dit » ne semble s’appliquer que pour justifier les cadeaux faits à certains en début de quinquennat. Pour nos forces armées, les rabots budgétaires sont, eux, toujours inopinés. 


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