Le Sénat attentif à l’exécution de la LPM 2019-2025

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En juin 2018, le Sénat a fait le choix d’accorder un vote positif à la Loi de programmation militaire (LPM) 2019-2025. Un gage de confiance à l’égard d’un projet ambitieux, et non un blanc-seing, puisqu’il a largement amendé le texte qui lui était initialement présenté en y incluant les garanties d’une sanctuarisation des crédits et d’un suivi parlementaire accru.

Depuis lors, le gouvernement ne cesse de démontrer la valeur toute relative des engagements présidentiels. D’abord, par sa décision inopinée de faire supporter au seul ministère des Armées le surcoût des opérations extérieures, engendrant une ponction de 404 millions d’euros sur les crédits alloués à l’Hôtel de Brienne. Aujourd’hui, par le mutisme dans lequel il s’enferme en manquant à son obligation de transmettre avant le 15 avril aux commissions permanentes des deux assemblées le bilan de l’exécution de la programmation militaire.

En sous-estimant l’ampleur de la grogne sociale et en misant sur son essoufflement naturel, le chef de l’État se trouve désormais contraint d’infléchir sa politique. Mais le prix de l’apaisement social risque de coûter cher et il y a fort à parier que plusieurs ministères subiront d’importants coups de rabot lors du prochain projet de loi de finances rectificative (PLFR).

Nos militaires méritent d’avoir les équipements et les moyens nécessaires pour accomplir leurs missions, en OPEX ainsi que sur le territoire national. Le Sénat, à travers sa mission de contrôle de l’action gouvernementale (comme il l’a fait dans l’ « affaire Benalla »), veillera à ce que le PLFR, comme le PLF 2019, soient conformes à la trajectoire fixée par la loi telle qu’elle a été votée. Je resterai particulièrement attentive et mobilisée sur le programme 146 dont je suis co-rapporteure pour que le budget de la défense ne soit pas utilisé comme une variable d’ajustement et échappe aux sécateurs de Bercy.


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