Ma tournée européenne à Berlin, Rome et Londres

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Dans le cadre du rapport sur la défense européenne que nous présenterons début juillet à la commission des Affaires étrangères, de la défense et des forces armées du Sénat, nous auditionnons beaucoup de personnalités à Paris mais nous allons également chez eux au contact de nos partenaires européens. Nous avons ainsi enchaîné les rencontres sur quarante-huit heures à chaque fois au cours de trois déplacements à Berlin, Rome puis Londres.

Dans chacun des pays, nous rencontrons des ministres, des représentants des partis politiques, des parlementaires, des militaires, des industriels, des chercheurs et des journalistes spécialistes de défense afin de recueillir leur vision et ambition en matière de sécurité et de défense de notre continent. Nous répondons souvent aux questions sur certaines propositions contenues dans les nombreux discours et tribunes du président Macron qui ne semble pas être vraiment compris chez nos amis européens. Chaque rencontre complète et précise nos analyses et constats sur un sujet qui a déjà fait couler beaucoup d’encre.

Mais 2019 est une année particulière avec l’élection d’un nouveau Parlement et d’une nouvelle Commission européenne. De nombreux pays procèdent également à des élections au niveau national et le paysage politique évolue ; la relation transatlantique inquiète avec une guerre commerciale pour l’instant engagée contre la Chine par les États-Unis mais qui pourrait vite nous concerner ; l’alliance stratégique avec l’OTAN est remise en question par le Président Trump qui nous force à faire des efforts budgétaires en matière de dépenses militaires et surtout à acheter américain ; l’achat d’équipements étrangers bloque le développement européen ; le nouveau Fonds européen de défense divise déjà sur les bénéficiaires et les projets qui seront soutenus ; l’autonomie stratégique poussée par la France effraie les Atlantistes ; la dissuasion nucléaire ; le cyber offensif et défensif et la nouvelle utilisation de l’espace non plus comme zone de surveillance grâce aux satellites ; les outils à disposition qui ne marchent pas et ceux que l’on utilise pas telle la brigade franco-allemande…

Ce sujet à la fois complexe et incontournable demande des solutions concrètes pour avancer. Dans un sondage récent sur leurs préoccupations premières, les Français plaçaient leur sécurité avant le chômage. Je reste convaincue que celle-ci ne peut aujourd’hui être efficace que si elle est assurée au niveau du continent par un échange soutenu entre les services de renseignements, un effort en recherche et développement qui prépare les matériels dont nous avons besoin et surtout une volonté politique pour avancer ensemble, qui semble faire défaut et reste le premier obstacle à surmonter.

Une réalité pénible s’impose à nous. Nous ne pouvons plus parler d’une seule voix, la nôtre ! Alors nous travaillons à formuler des propositions sur ce qui est acceptable. Nous ne pouvons nous contenter de rester dans le verbe et devons faire partager notre vision.


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