Quid de l’égalité femmes-hommes au Quai d’Orsay ?

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Emmanuel Macron a fait de l’égalité femmes-hommes la « grande cause » de son quinquennat. Et pourtant, le concept de « diplomatie féministe » reste théorique. En effet, les femmes sont les premières, pour ne pas dire les seules, à subir les conséquences d’une politique qui n’a aucune application pratique. Si la moitié des agents titulaires du ministère de l’Europe et des Affaires Étrangères (MEAE) sont des femmes (52%), ces statistiques cachent la vraie réalité puisque leur nombre diminue plus on monte pour être très souvent réduit à néant dans les postes des hautes sphères de la hiérarchie.

Là où Laurent Fabius a mené une politique déterminée et optimiste en nommant pas moins de 43 ambassadrices entre 2013 et 2015 et en donnant une toute autre dimension aux carrières de ces femmes diplomates, l’une d’elles considère qu’elles sont aujourd’hui « revenues à l’état de nature après quelques années d’État social », que le MEAE « organise [mêmel’invisibilité des femmes ». Par ailleurs, la lutte contre les inégalités structurelles au sein du MEAE s’étend également au cabinet du Président de la République, là où on ne dénombre plus que 30% de femmes.

 La France recule donc sur les questions de parité et ce, malgré la menace de la loi Sauvadet qui impose 40% de femmes dans les primo-nominations. En somme, la situation n’est pas satisfaisante en 2019 là où le gouvernement se doit de donner l’exemple. Si certains considèrent un manque de « vivier », de gros efforts doivent être fournis pour motiver et accompagner l’implication des femmes et ainsi être en mesure de respecter la loi. Nul doute que la place des femmes doit évoluer au sein de notre société et notamment dans la haute fonction publique ; le MEAE en est simplement un exemple.


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