Relations USA/Europe : ce qui devrait changer avec l’élection de Joe Biden

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Même si le nouveau Président est devenu un expert des affaires étrangères pendant son mandat de 36 ans au Sénat, en premier lieu, il aura à s’attaquer aux problèmes intérieurs de son pays, du moins au cours de la première partie de son mandat, qu’il s’agisse de la pandémie, de l’économie et du racisme systémique. Ce sont autant de dossiers que Donald Trump a nié ou largement délaissé pendant son mandat. Une fois ces problèmes intérieurs réglés, plusieurs domaines de politique extérieure seront à l’ordre du jour.

En premier lieu le changement climatique. Les États-Unis, officiellement sortis de l’accord de Paris le 4 novembre dernier, devraient, dès le 21 janvier 2021, réintégrer cet Accord de 2015 sur le climat mais dans le cadre plus global d’une politique d’investissements écologiques. Si les Etats-Unis réintègrent cet accord global sur le climat, cela signera aussi le retour d’un concurrent technologique redoutable et très en pointe sur nombre de sujets. Sans les USA dans les discussions, le champ libre était libre pour pousser les avantages européens sur les normes ou bien encore les technologies à mettre en œuvre. Le plan climatique de Joe Biden prévoit notamment une décarbonation totale du secteur électrique d’ici 2035 et 2000 milliards dollars d’investissements fédéraux pour moderniser les secteurs du transport et du logement. Avec pour objectif d’atteindre la neutralité carbone globale des USA d’ici 2050. Le 46ème Président des USA, Joe Biden, compte ainsi générer des emplois avec ce plan, mais vise aussi une souveraineté américaine dans le secteur des technologies neutres en carbone. Avec ce plan, les USA vont aussi se livrer à une bataille technologique et industrielle qui existe déjà dans d’autres domaines tels que l’Intelligence artificielle, la Cybersécurité ou bien encore les Télécoms notamment avec la Chine.


Concernant le domaine sanitaire, il est fortement probable que Joe Biden réintègre l’OMS et porte des propositions de réformes exigeantes de l’organisation. L’intégration du projet COVAX, regroupant de nombreux pays dans la recherche du vaccin, n’est également pas à exclure.
Concernant le commerce international, il y a fort à parier sur le retour des États-Unis dans l’OMC avec un programme de réformes concernant le mécanisme de résolution des différends et les pratiques commerciales de la Chine. Le nouveau Président américain pourrait également initier une nouvelle ère de « commerce juste », reposant sur des accords définissant des standards élevés en matière d’environnement, de droits humains et du droit du travail.

Enfin, en ce qui concerne les Droits de l’Homme, les USA feront également leur retour au sein du Conseil de droits de l’Homme de l’ONU.

En résumé, les relations entre le vieux continent et le nouveau monde devraient largement s’apaiser et s’améliorer sur le plan stratégique, les USA réinstaurant les liens étroits traditionnels avec l’Europe, son premier et plus important allié, autant sur le plan diplomatique que militaire avec l’OTAN. De manière générale la confrontation cèdera sa place à une certaine normalisation sur la forme. Il reste à craindre que la nouvelle administration reste sur la ligne de l’unilateralisme malgré son retour dans les institutions multilatérales. « America first » semble bien ancrée dans la politique américaine. Nous devrons faire avec si nous voulons demeurer un allié crédible.


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