Le conseil d’administration de l’Institut français, dont je suis membre, s’est réuni mardi 24 juin pour une séance exceptionnelle consacrée à un point unique : l’adoption d’un second budget rectificatif.
Il est peu habituel d’avoir à examiner un second budget rectificatif en cours d’année. Mais la conjoncture l’impose, dans un contexte budgétaire extrêmement contraint, où toutes les agences de l’État sont appelées à réaliser 10 % d’économies. Il ne s’agit donc pas d’un simple ajustement, mais d’une véritable révision des priorités.
Dans cette période de transformation, la transparence et l’anticipation sont primordiales. En effet, les efforts supplémentaires exigés par le ministère vont nécessairement impacter les conditions de travail des agents et impliquent une analyse de fond de l’efficacité, de l’impact et de la pérennité de tous les programmes en cours.
Certains seront renforcés mais d’autres seront confiés aux partenaires de l’Institut, afin d’éviter leur disparition. Ce désengagement progressif requiert néanmoins toute notre vigilance, puisqu’il revient à transférer au secteur privé des missions culturelles qui relèvent de l’intérêt général. Pourrons-nous toujours garantir que les objectifs culturels nationaux seront respectés ?
À l’heure où il est demandé aux équipes de faire plus avec moins de moyens, l’intelligence artificielle (IA) peut être un outil utile, à condition qu’il soit encadré. L’Institut prépare donc une charte éthique sur son usage. Il ne s’agit pas de remplacer les personnels, mais d’identifier les domaines où l’IA peut alléger leur charge de travail.
Ce constat a enfin renforcé l’importance des « Journées du réseau », prévues le 18 juillet prochain, qui rassemblent tous les acteurs du réseau autour des stands de 200 partenaires.
Ce conseil d’administration a été un moment essentiel de discussion et de clarification. Je resterai attentive à ce que le service public culturel ne soit pas relégué au second plan, quelles que soient les contraintes imposées.