Mardi 1er juillet, la commission des affaires étrangères, de la défense et des forces armées auditionnait le ministre des Armées dans le cadre de l’examen du prochain budget.
Je l’ai interrogé sur deux grandes dimensions stratégiques : la coordination européenne en matière de défense, et l’organisation nationale face aux nouveaux défis de sécurité.
À l’échelle européenne, compte tenu de l’état de nos finances publiques qui limite notre capacité à augmenter notre effort de défense, j’ai demandé au ministre :
- Si et comment la France compte s’appuyer sur les mécanismes mis en place par la Commission européenne pour aider les États-membres à accroître leurs dépenses militaires ;
- Si la France a demandé à pouvoir bénéficier de l’enveloppe de prêts de 150 milliards d’euros mobilisée par l’UE (programme SAFE) et, le cas échéant, à quelle hauteur notre pays pourrait-il en bénéficier ?
- Et ses priorités capacitaires et organisationnelles en complémentarité avec nos alliés dans les domaines de l’artillerie, maritime, aérien ou spatial. Alors que l’Allemagne ou la Pologne se concentrent sur le conventionnel terrestre par exemple, est-il envisagé de faire évoluer notre modèle d’armée en lien avec les priorités de défense de nos partenaires européens ?
Le ministre a rappelé que :
- Des discussions sont en cours avec la Commission européenne et la Banque européenne d’investissement pour déterminer les projets français éligibles au financement SAFE ;
- Le spatial (de renseignement et d’observation) constitue un axe majeur de mutualisation au niveau européen, tout comme la défense sol-air, à travers le système franco-italien SAMP/T NG ;
- La France souhaite accélérer les coopérations déjà efficaces, notamment en matière de guerre des mines avec la Belgique et les Pays-Bas.
À l’échelle nationale, j’ai interrogé le ministre sur l’harmonisation des efforts en matière de défense et de résilience qui relèvent principalement des ministères des Armées et de l’Intérieur. J’ai également questionné l’intérêt d’évoluer vers une stratégie de « défense totale », à l’image de la Suède, qui associerait plus largement les citoyens à la défense du pays.
Le ministre a répondu positivement à cette réflexion :
- Il a reconnu la nécessité de mobiliser davantage le tissu civil et industriel, notamment pour faire évoluer notre modèle de production vers des capacités de série ;
- Il a souligné l’enjeu d’impliquer la jeunesse et d’anticiper la possible congestion des services des Armées et de l’Intérieur en cas de crises hybrides — militaires, climatiques ou terroristes.
Retrouvez ci-dessous en vidéo mes questions et les réponses du ministre :
