L’Espace, un sujet fondamental pour notre avenir

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A l’occasion du grand rassemblement annuel du CamPuS socialiste à Blois, J’ai participé à la table ronde sur l’espace intitulée « « Musk, Bezos : face aux nouveaux magnats de l’espace, quel programme spatial pour demain ? » à l’invitation de l’Euro député François Kalfon. Philippe Achilleas, directeur de l’Institut du droit de l’espace et des télécommunications (IDEST), Université Paris-Saclay et Olivier Lemaitre, secrétaire général d’Eurospace y participaient à nos côtés, et Sarah Mimoun-Waitzmann, secrétaire nationale du Parti socialiste à la réindustrialisation, en a assuré la modération.

Si l’espace va de pair avec un imaginaire de conquêtes spatiales et de découvertes scientifiques, il est aujourd’hui un sujet du quotidien qui nous concerne toutes et tous : géolocalisation, transmission des informations, cybersécurité. Bien sûr, la France, nation pionnière de l’espace, est engagée dans les projets d’exploration, notamment de Mars. Mais nous ne devons surtout pas ignorer la dimension de proximité : il s’agit d’un sujet à la fois sociétal, par son importance dans la vie de tous les jours et national par son importance pour notre défense et notre sécurité.

Et pour toutes ces raisons, nous devons être attentifs sur les enjeux qui sont propres à ce milieu. Malgré les cinq traités qui sont dédiés à le réguler, notamment pour éviter sa militarisation, il n’existe aucun « gendarme » pour les imposer alors que les conflits se multiplient sur terre. Ainsi, on parle dorénavant de destruction de satellites par missile, d’espionnage par captation des données ou encore de brouillage offensif de satellite… d’autant plus depuis la guerre en Ukraine, guerre qui a commencé par une attaque de brouillage sur les moyens de géolocalisation de l’armée ukrainienne.

Mais d’autres sujets viennent perturber le silence des astres. La pollution en est un, avec la multiplication des déchets. La privatisation en est un autre, avec des acteurs distincts des États et qui y importent la notion de concurrence mais aussi de saturation menant au risque de faire de l’espace une poubelle.

La France est un État pionnier qui s’est engagé dès la IVe République dans ce quatrième milieu physique, après la terre, la mer et le ciel. En 1961 le CNES est créé pour soutenir la politique spatiale qui repose à la fois sur la production de lanceurs et de satellites, où nos industries et notre pays continuent d’être leader en Europe.

Sur le plan militaire, notre armée de l’Air est devenue armée de l’air et de l’espace en 2019, et une nouvelle stratégie est en cours d’élaboration pour approfondir et renforcer la politique spatiale de la France :

  • L’accès à l’espace et les lanceurs ;
  • La sécurité et la résilience ;
  • Les enjeux de défense ;
  • Les partenariats stratégiques et la gouvernance européenne ;
  • Les sciences de la Terre et de l’univers et l’exploration spatiale.

Chacun est fondamental, tous s’entrecroisent. La France est historiquement une grande nation du domaine spatial, à nous de continuer sur cette trajectoire. Il est urgent d’y renforcer notre position avec nos alliés européens, alors que l’Allemagne et l’Italie ont décidé d’investir autant, voire plus que nous.

Il nous revient donc de nous emparer de ce sujet, de ne pas le laisser uniquement aux experts, tant il a de poids en matière de sujets régaliens comme du quotidien.

 


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