La commission des affaires étrangères, de la défense et des forces armées du Sénat a auditionné la secrétaire générale du ministère de l’Europe et des affaires étrangères, Anne-Marie Descôtes, dans le cadre du budget de l’action extérieure de l’Etat du PLF 2026.
Je l’ai tout d’abord interrogée sur la situation politique et sécuritaire au Mali, le ministère recommandant aux ressortissants français de « prévoir un départ temporaire du Mali dès que possible par les vols commerciaux encore disponibles » :
- Combien de Français ont-ils d’ores-et-déjà quitté le pays ?
- Quels moyens budgétaires et humains sont mobilisés pour assurer la protection et un éventuel rapatriement de nos ressortissants ?
- Quelles mesures pour garantir la continuité consulaire et la sécurité de nos agents sur place ?
Je l’ai ensuite questionnée sur les difficultés rencontrées lors du dernier test grandeur nature du vote électronique pour les Français de l’étranger. En effet, le PLF 2026 prévoit 2 millions d’euros supplémentaires pour le vote par Internet. La dotation augmentée pour 2026 sera prioritairement destinée aux différentes phases de tests, d’audits et de préparation de l’ensemble du dispositif en vue de l’élection consulaire de mai 2026. Elle permettra également de poursuivre le développement d’une nouvelle solution de vote par internet intégrant l’identité numérique certifiée et des outils de vérifiabilité individuelle et universelle essentiels à la confiance dans cette modalité de vote. Or, plusieurs témoignages ont fait état de difficultés lors du dernier test : identifiants et système de validation très compliqués, non réception des codes malgré plusieurs demandes… Plusieurs personnes n’ont pas pu voter et en ont informé leur consulat. Ces problématiques risquent de décourager les votants.
- Dans ces conditions, un autre « test grandeur nature » semble nécessaire. Cela est-il prévu ?
- Quel est le retour d’expérience du « test grandeur nature » : taux de participation, incidents techniques, satisfaction ?
- Quelles améliorations techniques sont prévues avant les élections de 2026 ?
Enfin, j’ai évoqué le projet de regroupement du consulat de France à Agadir, au Maroc, sur le site de l’Institut français. La communauté française d’Agadir s’y oppose (cf. courrier commun avec Yan Chantrel envoyé au ministre, Jean-Noël Barrot, resté à ce jour sans réponse). D’une part, Agadir occupe une place stratégique et une importance croissante au Maroc en termes de présence française. Le transfert envisagé dans un lieu moins adapté risquerait de dégrader la qualité des services offerts à nos compatriotes et de complexifier leurs démarches. D’autre part, les élus des Français de l’étranger d’Agadir nous rapportent que l’Institut Français, choisi pour accueillir les services consulaires, pose de nombreuses interrogations quant à sa compatibilité avec les activités d’un consulat. L’immeuble, qui était anciennement le Collège Paul Gauguin, est davantage un bâtiment conçu pour accueillir des cours.
- Quels facteurs fondent-ils cette décision ? Comment le ministère justifie ce choix alors que le nombre de Français inscrits à Agadir ne cesse d’augmenter et que ce poste constitue un point d’ancrage stratégique au sud du Maroc ?
- Quel est le coût ou le bénéfice réel du projet de regroupement (vente de la propriété, aménagements du site de l’Institut) ?
- Cette opération a-t-elle fait l’objet d’une évaluation immobilière indépendante et d’une analyse coûts-bénéfices ?
