Conseil d’administration extraordinaire de l’AEFE : j’ai voté contre la fragilisation du réseau

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Lors du conseil d’administration extraordinaire de l’AEFE, trois votes majeurs étaient à l’ordre du jour, engageant directement l’avenir du réseau d’enseignement français à l’étranger.

Des décisions prises malgré une opposition très large

Dès l’ouverture de la réunion, j’ai tenu à souligner un point essentiel : si l’ensemble des parties prenantes du réseau a été informé des mesures envisagées, la concertation n’a pas permis de faire évoluer les arbitrages pris il y a plusieurs mois.

Ce malaise s’est exprimé de manière très claire lors des votes : tous les acteurs du réseau — représentants des personnels, des parents d’élèves et élus des Français de l’étranger — ont voté contre ces propositions, à l’exception de l’administration. Le résultat du vote a été particulièrement révélateur : 17 voix pour, 17 voix contre, et c’est finalement la voix prépondérante du président, alignée sur celle de l’administration, qui a permis l’adoption des mesures.

Pourquoi j’ai voté contre les augmentations pour les EGD et les conventionnés

Je me suis opposée à la nouvelle contribution indexée sur les pensions civiles — fixée à 35 % en 2026 puis 50 % en 2027 — imposée aux établissements en gestion directe et aux établissements conventionnés. Ces établissements constituent en effet le cœur du réseau AEFE : Ils assurent la continuité du service public et du système pédagogique français, notamment grâce à la présence de personnels titulaires.

Les conséquences de ces mesures sont connues et inéluctables : une hausse mécanique des frais de scolarité qui pénalisera directement les familles boursières et les classes moyennes dont les quotités seront réduites du fait de la diminution de l’enveloppe globale des bourses scolaires. À cela s’ajoute un risque réel de déconventionnement pour certains établissements incapables d’absorber ces charges nouvelles, alors que le conventionnement constitue un véritable gage de qualité et de stabilité pour les familles.

Elles alimentent une spirale déjà bien connue : perte de confiance des parents, départ de familles françaises — qui ne représentent déjà plus qu’environ un tiers des effectifs — et affaiblissement progressif de la francophonie.

Pourquoi j’ai voté pour la contribution des établissements partenaires

J’ai en revanche voté en faveur de la proposition relative à la participation financière des établissements partenaires.

Ce choix repose sur une conviction claire : les établissements partenaires bénéficient des avantages du réseau AEFE — label, attractivité, reconnaissance — et doivent donc contribuer à son financement. J’ai toutefois rappelé la nécessité de différencier les établissements à vocation sociale en gestion parentale et les établissements à but lucratif souvent gérés par des fonds d’investissement dont la logique économique est différente. Je suis donc favorable au principe de la contribution, qui sera modulé en fonction du statut de ces établissements.

Un budget et une réforme engagés sur des bases fragilisées

J’ai également voté contre le budget de l’AEFE, car il est la traduction directe de ces choix. Or un budget fondé sur une augmentation continue de la charge pesant sur les établissements et les familles n’est ni soutenable, ni cohérent avec les ambitions affichées pour le réseau.

Plus largement, un point m’inquiète profondément : nous engageons une réforme du réseau alors même que les décisions prises lors de ce conseil exceptionnel en fragilisent les fondations. Avant de réformer, il aurait fallu consolider le socle, sécuriser les établissements et redonner de la visibilité aux familles et aux personnels.

Je prends acte de la mission confiée à la sénatrice Samantha Cazebonne et j’entends moi-même participer pleinement aux travaux liés la réforme à venir avec une exigence claire : que cette réforme repose sur une vision politique assumée, et non sur une succession d’ajustements budgétaires subis.

👇 Retrouvez ci-dessous le texte de mon propos liminaire :

 


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