Jeudi 11 décembre, je suis intervenue à la tribune du Sénat à l’occasion de l’examen de la mission Défense du projet de loi de finances 2026 pour évoquer le programme 146 sur l’équipement des forces armées dont je suis la co-rapporteure.
Le budget des Armées que nous examinons met en œuvre la LPM 2024-2030 et accroît même le montant des moyens supplémentaires – les fameuses « marche » et « surmarche » – à hauteur de 6,7 milliards d’euros. ». Cette augmentation peut apparaître considérable en ces temps de disette budgétaire mais il est nécessaire de rappeler, à titre de comparaison, que le budget de la défense de notre voisin allemand augmentera de près de 32 milliards d’euros en 2026 pour atteindre 108,2 milliards d’euros. Pour réduire l’effet de cet écart de moyens, nous avons besoin de faire des choix clairs et de donner de la visibilité aux acteurs, tant industriels que militaires, qui plus est dans un contexte européen et international particulièrement instable et incertain.
Des acquisitions sont prévues parmi lesquelles de nombreux objets structurants (1 FDI, 2 Rafale, 2 Saab GlobalEyes suédois, 4 SAMP/T NG, 350 SERVAL) ainsi que de nombreux consommables (lots de bombes AASM, missiles antichars, MTO, drones).
Mais nous avons encore du mal à comprendre quels moyens sont affectés à quels programmes, notamment concernant les crédits des marches et surmarches. Ce souci est partagé par de nombreux industriels auditionnés qui ont été confrontés en début d’année 2025 aux arrêts des paiements et aux reports de commandes puis à l’allongement des délais de paiement. Une clarification des contrats permettrait aux industriels de s’engager plus sereinement alors que certains sont obligés de financer sur leurs fonds propres les développements de nouveaux programmes.
Le groupe socialiste a donné un avis favorable à l’adoption des crédits du programme 146 et de la mission défense pour 2026 mais nous considérons que des efforts doivent encore être faits en termes de prévisibilité, de dialogue et de priorisation. Nous espérons que les débats sur l’actualisation de la LPM permettront d’avancer dans cette direction.
Retrouvez dans la vidéo ci-dessous mon intervention :
