Chers amis,
A la lecture des premiers paragraphes de la lettre envoyée le 29 octobre par le ministre Bernard Kouchner je pensais nous avions enfin notre réforme. Annoncée à grands bruits en mars dernier il me paraissait étrange que le ministre ne convie pas la presse. J’ai malheureusement vite compris pourquoi. Sa réforme est vide de contenu. Le ministre fait preuve d’un immobilisme étonnant. Nous avons là un superbe exemple de fausse réforme.
Le ministre annonce la création d’une agence sous forme d’établissement public industriel et commercial (EPIC). Culturefrance attend depuis deux ans de passer du statut d’association à celui d’ EPIC. Ce sera donc fait.
Deuxième grande annonce la fusion des services de coopération et d’action culturelle des ambassades (SCA) et des centres culturels. Ils existent déjà sous forme de centres culturels et de coopération (CCC) et représentent près d’un tiers du réseau. Les CCC seront élargis à l’ensemble du réseau dans les trois prochaines années.
L’effort budgétaire de 40 millions n’en est pas un puisque le ministre n’a fait que récupérer des fonds qu’il avait perdus. Derrière un discours incantatoire de renforcement du réseau , la réalité financière est celle d’un effondrement sans précédent des crédits budgétaires ( -10% en 2007; 010% en 2008 et -20% en 2009). En trois ans le réseau a perdu près de la moitié de ses moyens. On se demande quelle autre organisation publique ou privée aurait résisté à une si violente hémorragie. Où trouvera-t-il les « crédits additionnels pour relancer l’action culturelle » qu’il annonce?
Le ministre fait mention de la formation des agents sans référence au recrutement ni au déficit de professionnalisatio n, conséquence d’une formation initiale et continue insuffisante, et d’une rotation trop rapide des agents en poste.
Il faut regretter une réforme ratée. Si la seule annonce à retenir est de donner à Culturefrance et aux CCC un même nom la vraie réforme du réseau culturel reste toujours à faire.
Vous trouverez ci-dessous le communiqué adopté par le Bureau fédéral. Il reprend point par point la lettre du ministre et s’ajoute au premier document que nous vous avions fait parvenir. Nous vous rappelions nos propositions et nous vous donnions nos premières réactions. Chaque réforme ratée nous laisse un sentiment non seulement de déception mais d’amertume face à ce qui aurait pu être fait et les conditions dans lesquelles nous devons continuer à vivre. Amitiés,
Helene Conway
COMMUNIQUE FFE Réseau culturel français à l’étranger
La Fédération des Français de l’Etranger dénonce la fausse réforme du Ministre des Affaires étrangères
=> CulturesFrance : un statut d’établissement public industriel et commercial (EPIC) …annoncé depuis deux ans !
=> La fusion des services de coopération et d’action culturelle des ambassades (SCAC) et des centres culturels… qui existe déjà dans certaines villes !
=> Un effort budgétaire annoncé de 40 millions… Compensera t-il des coupes budgétaires drastiques ?
=> Une meilleure gestion des ressources humaines… dans un contexte déficient !
A la lecture des premiers paragraphes de la lettre envoyée hier par le ministre Bernard Kouchner, on pourrait penser que nous avions enfin notre réforme. Comme elle avait été annoncée à grand bruit en mars dernier on aurait pu s’attendre a une nouvelle conférence de presse. En fait cette réforme est vide de contenu. Nous sommes en face d’un bel exemple de fausse réforme.
Le ministre annonce la création d’une agence sous forme d’établissement public industriel et commercial (EPIC). Or, CulturesFrance attend depuis deux ans de passer du statut d’association à celui d’ EPIC. Ce sera donc fait, sans surprise.
Deuxième grande annonce : la fusion des services de coopération et d’action culturelle des ambassades (SCAC) et des centres culturels. Or, cette fusion existe déjà dans un certain nombre de villes de notre dispositif sous forme de centres culturels et de coopération (CCC), par exemple au Caire, à Sofia, Tallin, Berlin, Hanoi ou Mexico. La formule des CCC sera donc étendue à l’ensemble des villes où existe un centre culturel ou un institut français dans les trois prochaines années. Ce n’est pas une grande innovation. Rien n’est dit de l’articulation de ce dispositif avec les Alliances françaises conventionnées par le ministère.
L’effort budgétaire de 40 millions n’en est pas un puisque le ministre n’a fait que récupérer des fonds qu’il avait perdus. Derrière un discours incantatoire de renforcement du réseau, la réalité financière est celle d’un effondrement sans précédent des crédits budgétaires ( -10% en 2007; 010% en 2008 et -20% en 2009). En trois ans le réseau a perdu près de la moitié de ses moyens. On se demande quelle autre organisation publique ou privée aurait résisté à une si violente hémorragie. Où trouvera-t-il les « crédits additionnels pour relancer l’action culturelle » qu’il annonce?
Le ministre annonce une meilleure gestion des ressources humaines sans faire référence au recrutement ni au déficit de professionnalisme, conséquence d’une formation initiale et continue insuffisante, et d’une rotation trop rapide des agents en poste.
Voilà encore une réforme ratée. Si la seule annonce à retenir est de donner à CulturesFrance et aux CCC un même nom, la vraie réforme du réseau culturel reste toujours à faire.
Helene Conway – Bureau Fédéral FFE
Boris Faure – Conseil Fédéral FFE