Un jour de fête

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J’ai été émue comme la plupart des gens qui ont regardé les images en direct de Berlin sur leur poste de télévision. Avant cela je suis allée boire un verre avec nos amis allemands du Goethe. J’ai partagé leur sentiment de bonheur, pas seulement à cause de la réunification de leur pays mais parce que 1989 a marqué le commencement d’une ère où les peuples décidaient de vivre en paix. 1989 marquait également la fin de la guerre froide qui avait vu la naissance d’une course folle à l’armement. Nous parlons aujourd’hui de l’abolition des armes nucléaires. La fin aussi de la menace permanente et de la peur de l’autre qui se cache de l’autre côté du mur. Des murs il en reste comme à Belfast. Il sépare deux communautés qui n’ont pas encore appris à vivre ensemble. On en construit encore entre les Etats-Unis et le Mexique et Israël et la Palestine. Cependant en Europe il est impensable aujourd’hui que des peuples se battent pour changer le cours d’une frontière. La chute du mur de Berlin devait entrainer le monde vers la liberté politique totale. Ses défenseurs ont gagné mais ont entrainé avec eux l’économie de marché. La prospérité n’a pas produit plus de liberté puisque nous assistons aujourd’hui au triomphe d’un capitalisme autoritaire, sans foi ni loi que les Etats ont du mal à contrôler. La criminalité mondialisée est l’autre revers de la médaille. Les démocraties se révèlent démunies face aux réseaux mafieux qui génèrent près d’un tiers des transactions internationales. Les inégalités s’accroissent. L’individualisme, la concurrenc e et le court terme ne peuvent s’appliquer aux biens collectifs comme l’éducation, la culture et la santé.

Ai-je le vin triste ? Doit-on regretter les temps passés d’avant les bonus, les stock-options, les parachutes dorés ou doit-on simplement changer de système ? Je crois que la démocratie est un combat de tous les jours.


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