L’Afrique aussi attend la reprise économique

Partager cet article

 

Lu dans la presse d’hier, mercredi 20 Janvier: 

 

Assèchement des investissements dans les pays du Sud

Selon la Cnuced, les flux étrangers directs en direction de l’Afrique ont plongé de 36%, affectant principalement le secteur minier. Une reprise modeste est attendue cette année.

Attendu comme la remise des Oscars par les banques d’affaires, le classement réalisé en fin d’année afin d’identifier celles ayant orchestré les plus importants rapprochements d’entreprises a aussi été l’occasion de confirmer le coup de frein connu par les rachats d’entreprises en 2009. Selon le bureau d’étude londonien Dealogic, le montant total de ces fusions, en déclin de 24%, n’a jamais été aussi faible depuis 2004. Liée à la crise économique et à l’assèchement des financements disponibles, cette moindre propension des multinationales à s’engager dans de nouvelles conquêtes masque un phénomène plus sombre encore: le déclin de leurs investissements étrangers directs dans les pays du Sud.

Six années d’afflux d’argent

Selon le dernier pointage dévoilé mardi par la Commission des Nations unies pour le commerce et le développement, seuls 620 milliards de dollars ont été dirigés vers les pays en développement l’an dernier, soit 35% de moins qu’en 2008. Cette chute met fin à six années d’augmentation ininterrompue de ces flux. Dans les trente-trois pays les moins favorisés du continent africain, cet assèchement des investissements touche en particulier les projets miniers, en raison de «l’atonie de la demande mondiale de matières premières», explique James Zhang, directeur de la division Investissement et entreprises de l’organisation basée à Genève. Les rachats transfrontaliers d’entreprises du continent se sont littéralement effondrés, passant de 21,2 milliards à 5,7 milliards de dollars en l’espace d’un an; 2009 n’ayant été marqué par «aucune acquisition d’ampleur».

Projets remis au placard

Ainsi, au cours de 2009, la «rationnalisation» de leur dépenses par les géants miniers Rio Tento et BHP a touché leurs activités en Afrique. De son côté, l’opérateur mobile indien Bharti Airtel a abandonné son projet d’acquérir 49% du sud-africain MTN. De même les filiales des banques portugaises Banco Espirito Santo Angola et Angolan Comercial Imobiliara ont été revendus à des établissements locaux.

Redémarrage en 2010

Au total, au niveau mondial, les investissements directs réalisés d’un pays à l’autre – rachat d’entreprises, mais aussi nouvelles installations (usines, infrastructures…) – se sont limités à 1000 milliards de dollars l’an dernier, loin des records affichés en 2007. Les économistes de la Cnuced ne s’attendent qu’à une «reprise modeste» de ces projets en 2010, si l’amélioration de la conjoncture permet aux entreprises de reprendre leur développement à l’étranger. A en croire James Zhang, ces investissements directs devraient remonter à 1200-1400 milliards de dollars cette année, pour, peut-être, revenir vers 1500-1800 milliards de dollars en 2011.


Graphique: projets annulés ou reportés en Afrique entre 200 et 2009 selon la CNUCED 

 

 Source Image

 


Partager cet article