La gestion de la crise par les Etats, leçons à tirer du passé et initiatives pour le futur. Partie 1: La Crise

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La crise financière

a)      a) Analyse

Le vrai défi  n’est pas de sauver les banques. Il s’agit de sortir de ce fonctionnement hyper-financiarisé qui n’a cessé de se renforcer depuis les dix dernières années. Cette crise est avant tout financière  puisque l’économie de tous les pays développés continue de fonctionner. Les problèmes s’accumulent à cause des crédits limités par les banques mais seuls les pays dont l’économie était essentiellement liée et dépendante du système financier se sont retrouvés dans une situation de faillite telles l’Islande ou l’Irlande. Le système du tout-financier s’est dévoré lui-même et s’attaque aujourd’hui notamment aux impôts des contribuables. Il semble avoir atteint les limites de sa propre logique. Il s’est tellement insinué dans tous secteurs économiques qu’aucun n’a suffisamment de capitaux non financiers  pour le renflouer. Le total du budget fédéral 2008 s’élevait à 2 800 milliards de dollars, soit moins que les 3 000 milliards de dollars d’actifs invendables des banques. Est-il sage alors de ne rien vouloir changer d’un système financier qui a fait passer le volume des swaps sur défaillance de crédit (autrement dit, l’endettement) de 1 000 milliards de dollars à 62 000 milliards de dollars entre 2001 et 2008 ? Quand on sait que ces 62 000 milliards représentent plus que le PIB cumulés de tous les pays du monde on comprend mieux le vent de panique qui souffle dans les milieux économiques et politiques depuis 2008.

b)       b) Propositions

On peut imaginer de nouveaux mécanismes pour injecter l’argent du contribuable non pas pour renflouer les banques mais dans l’économie réelle des petites et moyennes entreprises.  Cela apporterait de la croissance économique au lieu de simples transferts de capitaux.  En relançant l’emploi on fait progresser la demande des ménages et ainsi  tous les secteurs de l’économie. Le lancement de grands travaux d’infrastructures serait aussi un bon début. Ces travaux se chiffrent en milliards et non en milliers de milliards, appelés aussi billions. L’expansion des réseaux de transports publics et l’expansion des espaces verts dans nos villes sont des chantiers à forte intensité de main d’œuvre. Ces besoins ne sont peut-être pas aussi pressants en France que dans d’autres pays. Cependant les réparations des infrastructures de base des villes ou la décontamination de champs pollués (dans le cas des anciennes bases militaires par exemple) sont nécessaires partout.

L’investissement net en infrastructures matérielles est passé de 2,5% en 1980 à environ 1% au cours des dix dernières années aux Etats-Unis. Un grand nombre d’ouvrages d’infrastructure sont défectueux, en particulier les ponts (26% sont jugés structurellement défaillants). L’Etat a choisi de renflouer le secteur automobile afin d’éviter une augmentation massive du chômage. Il a également choisi de renflouer les banques. Ses réactions sont basées sur le court terme dans sa volonté d’enrayer une crise sociale majeure due au chômage croissant. On estime entre 10 et 12  millions le nombre de foyers qui ne pourront rembourser leur crédit immobilier au cours des quatre années à venir. Le problème est que le reste du monde est intimement lié à l’économie américaine par le biais de sa monnaie, de ses investissements, des échanges commerciaux. 

 

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