La gestion de la crise par les Etats, leçons à tirer du passé et initiatives pour le futur. Partie2: La réaction des Etats

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  La réaction des Etats au niveau mondial face à la crise financière

Le G20 va-t-il replacer le G8 pour gérer les problèmes de la planète ? Depuis qu’a éclaté la crise en septembre 2008, les dirigeants des économies représentant 85% du PIB mondial se sont réunis à Washington, Londres et Pittsburgh, soit 20 pays au lieu des 8 (pays industrialisés du nord et la Russie). Ils se retrouveront tous au Canada qui présidera le G8 en 2010 et devra aussi orchestrer le rapprochement avec le G20.  Ce sera au tour de Paris de présider la rencontre en 2011. La poursuite du conciliabule international limité au G8 eût été un signe de protectionnisme et de raidissement des égoïsmes nationaux. La première victoire du G20 est donc celle d’une réponse globale à une crise globale.

Les pays émergents vont monter en puissance au capital du Fonds monétaire international (FMI) et ceci  au détriment des Européens. 5% des quotes-parts devraient changer de mains. La répartition actuelle est jugée inéquitable. Par exemple, le Brésil détient 1,4% des voix alors qu’il a une économie trois fois plus grande que la Belgique qui en détient 2,1%. La France, le Royaume-Uni, les Pays-Bas et la Belgique devront réduire leur part mais il n’est pas certain que la Russie, l’Arabie Saoudite et l’Argentine, qui disposent de parts supérieures à leur poids économique, acceptent de faire des sacrifices.  Les Etats-Unis qui ne sont pas surreprésentés ne sont pas concernés.

Le rééquilibrage des quotes-parts au sein du FMI est jugé décisif pour rétablir la confiance des pays du Sud dans une institution appelée à surveiller la coordination macroéconomique. Dans le cadre de la réforme du FMI la France propose que les décisions soient prises non plus par les fonctionnaires mais par les ministres des finances. L’essentiel des pouvoirs réglementaires et de supervision vont rester de la compétence nationale et, en plus, communautaire pour les pays de l’Union européenne.

 Le FMI devrait donc assister le G20 qui prône le maintien des mesures de relance monétaire et budgétaire. Il devrait aussi être centré sur la cogestion des crises bancaires et financières de nature systémique, en coopération étroite avec les banques centrales et les gouvernements. Cela suppose de lui conférer des compétences réglementaires propres qui restent à définir.

Au-delà de la crise financière 2009 aura aussi été l’année de la remise en cause du fonctionnement des marchés du commerce, des capitaux et des ressources rares. Le G20 est aussi l’expression du caractère global de la négociation qui doit s’instaurer. Il s’agit aujourd’hui de négocier l’équilibre énergétique mondial, et, à travers cela, les marges acceptables de fluctuations pour une croissance équilibrée. La forte baisse du prix de l’énergie et des produits de base a fortement soutenu l’économie mondiale depuis un an. Mais on a vu que les prix réagissent violemment au moindre signe. Supporter simultanément chômage, cure de désendettement et choc pétrolier tient du scénario catastrophe. Il faudra aussi trouver un nouvel accord mondial sur l’investissement en production agricole. Il faudra enfin définir des règles de la propriété du capital, comme prises de contrôle d’entreprises par des non-résidents. Sur le plan mondial des plans de soutien importants vont être nécessaires, au moins pour la moitié de l’économie mondiale. Un contrôle des taux de change va s’imposer afin de ne pas créer de déséquilibres majeurs.

La position de l’Union européenne et son rôle

La réponse européenne à la crise bancaire aura été des plans nationaux juxtaposés. Trop préoccupée par la mise en place du Traité de Lisbonne qui devait enfin voir la mise en place de ses institutions l’Union européenne souffre encore de ne parler d’une seule voix et de ne pouvoir mettre son poids dans la balance mondiale. Elle pourrait donner le meilleur d’elle-même, la capacité de définition de ce soft power des temps modernes dont la mondialisation a besoin si seulement elle arrivait à articuler une position commune aux vingt-sept. Elle pourrait aussi donner l’exemple à ces pays où un capitalisme débridé s’allie à des régimes politiques qui n’assurent pas l’Etat de droit. L’opposition et la presse restent muselées.  La Russie, la Chine et le Vietnam conjuguent liberté d’entreprendre et autoritarisme. Les élites anciennes y sont reconverties  aux échanges et au marché le plus risqué après avoir été formées au sein du Parti communiste pour la Chine, l’ex- KGB en Russie, au même titre que les dirigeants français sont formés à l’ENA en France.

 

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