Burqa: la liberté et la dignité sont déjà au coeur de la Loi française

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Depuis quelques semaines, un débat a lieu au sein de la FFE sur le port de la burqa, similaire à celui qui a fait rage dans l’actualité et chez les politiques. J’ai trouvé les interventions à la fois pertinentes et riches en arguments, peut-être parce qu’elles se plaçaient toutes du point du vue de la femme et de ce que le port de ce vêtement signifiait pour celles qui le portent. C’est une offense à l’histoire que de prétendre qu’elles sont ainsi vêtues comme les femmes du prophète. Il est tout aussi mensonger que de proclamer que c’est une obligation religieuse. Ce vêtement ne permet pas à une femme d’avoir une vie sociale normale et les exclut de facto de la société. Aujourd’hui, nous parlons de ce cas d’exclusion de la femme mais les exemples sont malheureusement nombreux dans l’histoire du monde.

Alors que notre gouvernement cherche à tout prix à légiférer au plus vite sur le sujet, nos voisins députés belges ont voté l’interdiction de la burqa dans l’espace public, devenant ainsi le premier pays occidental à légiférer en la matière. Faut-il reprendre le même exemple en France ? Doit-on forcément passer par la loi ?

Je n’ai nul doute sur le fait qu’il faille interdire le port de la burqa par solidarité avec toutes les femmes pour qui la liberté du choix est illusoire et qui est la plupart du temps le résultat d’un conditionnement de leur environnement. La burqa ne peut être vue autrement qu’une négation de toutes les valeurs fondamentales à la base de notre démocratie. Il y en va de la négation de la femme, de la soustraction de son identité pour un modèle misogyne. Comment pouvons-nous tourner la tête pour ne pas voir ce qui se passe sous nos yeux et tolérer cet esclavage?

Ce qui m’inquiète le plus est cette nécessité de légiférer en la matière. Ce que notre gouvernement a dû oublier, vu sa volonté permanente de vouloir légiférer dès qu’un problème se pose. C’est devenu symptomatique ! Or, sur une question aussi sensible, il est bon de s’ouvrir au dialogue et à la réflexion. Car, dans tous les cas, ce n’est que par l’éducation et le dialogue que l’on parvient à changer les consciences et faire évoluer les mentalités.

Une nouvelle loi interdisant spécifiquement le port de la burqa dans les espaces publics risque de stigmatiser une nouvelle fois la communauté musulmane. Plus encore, ce sont les plus faibles et les plus pauvres de cette communauté qu’elle mettrait en porte-à-faux. S’il faut légiférer, le droit français dispose déjà d’éléments pouvant permettre d’interdire le port de la burqa dans les lieux publics puisqu’il est déjà interdit de se cacher le visage en public. De même, la loi interdit de porter atteinte à la dignité des femmes. Voilà une autre solution pour lutter contre ce genre de pratique intégriste. Le Conseil d’État a déjà rejeté dans son avis du 30 mars 2010 l’option d’une interdiction générale et absolue du port de la burqa. Pourquoi donnerait-il un avis différent aujourd’hui ? Si la loi est censurée les extrémistes gagneront. Il faut certainement réagir sur ce sujet, trop grave et trop sensible pour être passé sous silence, même s’il ne s’adresse qu’à une infime part de la communauté musulmane. Cela ne se fera pas sur la base d’une loi trop fragile politiquement et juridiquement.

 

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