Depuis quelques années je rêvais de suivre la formation de l’IHEDN. Tous les amis qui avaient eu la chance d’engager une réflexion sur les grands problèmes de notre monde dans ce cadre-là m’en avaient parlé avec enthousiasme. Après une lettre de motivation qui m’a demandé quelques heures de travail et mon Curriculum Vitae mis à jour j’ai passé un entretien d’une heure quarante cinq avec quatre personnes. Mon dernier oral remontait à plusieurs années. Je m’en suis acquittée honorablement puisqu’il fut bientôt suivi d’une lettre me convoquant à la première rencontre en septembre.
J’avais posé un congé sabbatique auprès de mon université, tout d’abord accepté puis refusé pour raison de crise financière. L’année qui vient de s’écouler a donc été très chargée puisque j’ai mené de front deux activités. La gestion du département dont je suis responsable et ses problèmes financiers très graves que nous essayons de résoudre suite aux coupes budgétaires que nous impose le gouvernement et aussi les rencontres hebdomadaires avec les auditeurs de la 62 session de l’IHEDN. Ajouter à cela quelques déplacements en province ou à l’étranger et, depuis quelques semaines la campagne pour la désignation à la sénatoriale, et l’on comprend bien vite que j’ai bientôt un an de cinéma et de lectures à rattraper. J’ai beaucoup lu mais mes lectures se sont concentrées sur la crise économique, financière et écologique que nous traversons qui n’avaient jusqu’alors jamais été l’essentiel de mon choix littéraire.
La restitution de notre rapport sur « La crise économique et la crise financière, ferment de déstabilisation des Etats ou de coopérations interétatiques renforcées » s’est faite au Havre le 20 avril. Nous avons démontré qu’une réponse collective était un début de réponse au problème très complexe qui nous était posé. Nous avons eu des entretiens avec quelques experts, plutôt déprimants pour certains, quant aux analyses qui étaient faites de la situation. Au-delà de l’exercice intellectuel et de l’ensemble des connaissances amassées en peu de temps cette formation fait naitre des liens très forts entre les auditeurs. J’ai rencontré des gens dont je n’aurais certainement jamais croisé le chemin, qui sont devenus des amis. La confiance et l’amitié qui se forgent entre les auditeurs sont au cœur de cet apprentissage. Organiser un groupe de 16 adultes qui ne se connaissent pas et qui vont passer des journées ensemble et faire un travail de recherche sur un sujet qu’ils n’ont pas choisi relève du miracle. Et pourtant cela a merveilleusement bien marché. Je compte 15 nouveaux camarades avec tout ce que ce mot possède de positif.
Lors du diner de clôture j’ai eu la périlleuse mission de remercier Rémy Duval qui a encadré notre session. Après avoir ouvert la matinée par la restitution de notre rapport j’avais l’impression de fermer la boucle. Ces remerciements, chargés de reconnaissance pour le rôle central que Rémy a joué dans le succès de nos activités, ont vite été plein d’émotions quand nous avons réalisé tous deux que ces paroles scellaient la fin d’une merveilleuse aventure. Pour lui, l’encadrement de quatre sessions de l’IHEDN et le début d’une nouvelle activité professionnelle et pour moi la fin du rêve commencé en septembre 2009. Il y aura bien sûr d’autres rencontres et un bureau va se charger d’organiser l’avenir sous la direction d’un président et d’une vice-présidente élus lors de notre dernière rencontre au Havre. J’attends avec impatience ce nouveau chapitre dans le livre de la vie que nous ouvrirons ensemble.
Lien: Clôture de la 62ème session nationale « Politique de défense » au Havre
Image © Hélène Conway