Voyage à Rome : 12 et 13 décembre 2011

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Une impression générale pour commencer : tout dans ce poste semble tendre, avec succès, vers la divulgation de la conception française de la culture. Un travail remarquable de partenariat, en complémentarité  avec les autorités locales, a permis l’affirmation de cette volonté de s’inscrire dans le programme culturel local. Il n’en demeure pas moins que la situation des recrutés locaux doit absolument évoluer. Je sais que le poste s’en préoccupe. Je vous livre maintenant mes impressions plus détaillées.

Lundi 12 décembre. M. l’Ambassadeur de France auprès du Saint-Siège, Stanislas de Laboulaye, m’a accordé un entretien. Il m’a confirmé la bonne représentation française au Vatican. Il m’a fait part de sa préoccupation de l’utilisation de moins en moins fréquente, dans les échanges, de la langue française, mais également de l’italien : au Vatican aussi on parle de plus en plus l’anglais. Il s’est félicité de la présence française toujours importante dans le domaine de la pensée et dans le domaine culturel.

M. l’Ambassadeur de France en Italie, M. Rochereau de la Sablière, avait organisé au Palais Farnese un apéritif avec la communauté française. Il m’a fait part de sa satisfaction du bon fonctionnement du réseau culturel. Depuis son arrivée, il a eu à cœur d’ouvrir le Palais Farnèse aux Italiens permettant ainsi un renforcement des échanges et un travail en coopération très étroit et fructueux avec les autorités culturelles italiennes. Le réseau culturel a été rationnalisé, l’Alliance Française a retrouvé toute sa place. Le réseau culturel se trouve maintenant renforcé à Rome.

Au lycée Chateaubriand, les professeurs ont appelé mon attention sur les problèmes récemment soulevés  lors de la visite d’un représentant de l’AEFE et pour lesquels ils regrettent de ne pas avoir obtenu de réponses. La réalité de la situation italienne n’est pas prise en compte : l’ISVL est insuffisante, l’avantage familial n’a pas été revu, les retraites n’ont pas été revalorisées. Ils ont également appelé mon attention sur l’impossibilité de bénéficier de congés longues maladies. Ils ont regretté que le fait de vivre à l’étranger rende si difficile tout dialogue. Il leur est trop souvent opposé qu’ils ont beaucoup de chance et n’ont donc rien à exiger. Ils regrettent que le ministère de l’Education nationale ne fasse preuve d’aucune souplesse à leur égard. Enfin ils s’interrogent sur la politique de recrutement : l’objectif du ministère semble être 50% de titulaires. Si nous partons du constat que 80% des titulaires sont actuellement basés en Europe et que les postes créés sont affectés en Asie, nous risquons une désertification de certaines zones notamment en Afrique. Enfin, ils s’inquiètent du retard pris dans l’autorisation pour la mise aux normes des bâtiments du lycée. La conduite de ces travaux de mise aux normes pour les bâtiments du lycée est un sujet de préoccupation majeur des parents d’élèves que j’ai ensuite rencontrés. L’AEFE ne pourra s’engager qu’à hauteur de 1 million, 3 millions  seront portés par les familles et un million sera pris sur les fonds de réserve. L’incidence sur les frais de scolarité sera donc très significative, de l’ordre de 165 € par enfant par an. Sur les 1492 élèves que compte le lycée, 691 sont français. Les parents d’élèves craignent que ne se développe le sentiment, chez les familles italiennes, d’entretenir les biens de l’Etat français. Les parents souhaitent être informés et intégrés dans le processus de décision en étant partie prenante du comité de pilotage des travaux. Ils rappellent que le plan d’orientation stratégique de l’AEFE 2010-2013 prévoit la meilleure prise en compte des représentants des parents d’élèves dans le fonctionnement des établissements. Ils regrettent l’absence de progrès dans ce domaine. Ils ont évoqué à ce sujet une circulaire du mois de septembre  qui diminue la place des parents dans les instances scolaires.

Mardi 13 décembre. Lors de ma visite des locaux consulaires j’ai pu m’entretenir avec les représentants des recrutés locaux. Ils sont à peu près 150 dont 40 en poste au Saint-Siège et 100 au Palais Farnese et à la Villa Médicis. Ils dénoncent l’hétérogénéité des contrats qui bloque toute discussion. Les situations sont en effet très disparates. Au Palais Farnese les recrutés locaux ont des contrats privés individuels selon la loi italienne, à la Villa Médicis, ils disposent de contrats collectifs. Il est même un recruté local qui, présent pourtant depuis près de 25 ans, n’a qu’une lettre d’engagement et pas de contrat. Tous regrettent l’absence de marge de dialogue : Paris impose son cadre financier. L’augmentation annuelle prévue par la grille n’a pas été respectée depuis deux ans. L’absence de statut commun a pour conséquence majeure l’absence de reconnaissance par le droit italien. Ils revendiquent donc l’accès à un contrat local avec une convention collective ou à un statut proche de celui des professeurs résidents. Ils se heurtent cependant à une possible représentation syndicale par les syndicalistes italiens : la  marge de manœuvre et de négociation des recrutés locaux est donc quasi-nulle.  

La présidente de l’Association des Dames de Saint Louis m’a présenté le travail important de cette association d’entraide vieille de cent ans. L’assistance tant morale que financière est au centre de leurs préoccupations. Les bénévoles y font un travail de solidarité et d’accompagnement rendu de plus en plus nécessaire pour répondre aux besoins croissants qui touchent essentiellement les femmes retraités et issus des milieux artistiques. Il manque 12 mille euros sur les 61 000 nécessaires pour faire face aux demandes.

 


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