Souriez, vous êtes fichés !

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Est-il bien raisonnable, au nom de la lutte contre l’usurpation d’identité – 200 000 personnes seraient concernées, de créer un fichier centralisant les données d’identité et les données biométriques de 60 000 millions de Français ? Certes, non !


C’est pourtant ce que l’Assemblée nationale vient de permettre en examinant une proposition de loi relative à la protection d’identité qui sera adoptée définitivement le mardi 6 mars. Une nouvelle carte d’identité nationale est créée. Elle contient des données d’identité et des données biométriques. Aucune objection, si le but est de savoir si le porteur du titre d’identité en est bien le propriétaire.

 

 

Par contre, et là cela devient particulièrement préoccupant, ce texte prévoit la création d’un fichier qui centralisera, au ministère de l’intérieur, toutes les données contenues dans les puces électroniques de ces nouvelles cartes. Une première en Europe !


En 1974, la révélation du projet SAFARI, Système automatisé pour les fichiers administratifs et le répertoire des individus, qui proposait d’identifier chaque citoyen par un numéro et d’interconnecter tous les fichiers de l’administration, suscita une telle réaction dans l’opinion publique qu’une commission auprès du Garde des Sceaux proposa la création d’une autorité indépendante, la CNIL.

En février 2012, la majorité UMP permet la création d’un méga – fichier. Prendre le risque que les données qu’il contiendra soient utilisées à des fins de gestion administratives ou à des fins de police judiciaires, ce n’est pas acceptable… et l’outil est trop beau pour ne pas être détourné. La CNIL a d’ailleurs jugé que « la création d’une base centrale (était) disproportionnée au regard de l’objectif de la sécurisation des titres ». Façon élégante de poser la question du pourquoi de la création d’un tel fichier.

La ficelle est un peu grosse.

 

Nous devons lutter contre toutes les formes d’insécurité mais veillons à ne jamais le faire au détriment des libertés individuelles.

 


 



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