Exercer sa citoyenneté à l’étranger (12 juin 2013)

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La sénatrice Joëlle Garriaud-Maylam appelle à suspendre la réforme de l’Assemblée des Français de l’étranger en discussion au Parlement sous le prétexte fallacieux que 85 % de nos compatriotes hors de France n’ont pas souhaité voter pour leur député. 

 

Etrange confusion qui consiste à s’en prendre au remède plutôt qu’au mal. La priorité de cette réforme portée par le gouvernement est précisément d’encourager la participation de nos concitoyens de l’étranger aux élections en renforçant la démocratie de proximité. 

 

Quant aux dispositions de la réforme portant sur l’élection sénatoriale, on peut certes comprendre que la sénatrice, qui a été élue par un collège électoral de 155 grands électeurs ne voie pas d’un bon œil son élargissement à 520. Cette augmentation du nombre de grand électeurs que personne ne conteste mettra fin à une rente de situation électorale.

 

Autre réalité qui ne fait pas l’affaire de la sénatrice UMP : la sociologie de la communauté française à l’étranger évolue et la tendance n’est pas en faveur de la droite. Le vote de gauche à la présidentielle a quasiment doublé en 30 ans pour atteindre 47% en 2012.

 

La majorité a certes perdu deux sièges à l’Assemblée nationale. Mais l’électorat s’ancre à gauche à l’étranger, et l’appel de la sénatrice UMP à la tenue d’Etats généraux de la citoyenneté française à l’étranger masque difficilement les inquiétudes des conservateurs face à cette nouvelle réalité politique. 

 


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