Les voix de Ghislaine Dupont et de Claudre Verlon — les deux journalistes de RFI assassinés au Mali — ont déclenché une onde d’émotion intense lorsqu’elles sont sorties des haut-parleurs de l’amphithéâtre du Quai Branly mercredi, au cours d’une cérémonie d’hommage organisée par RFI. Ces deux voix avaient été extraites de leurs reportages pour l’occasion. Elles résonneront longtemps dans nos coeurs.
J’ai partagé avec les familles des deux victimes quelques uns des messages de soutien envoyés par les Français de l’étranger. Assise à leurs côtés pendant la cérémonie, j’ai partagé leur peine et je tiens à rendre hommage à leur dignité dans la douleur.
Les discours de Laurent Fabius et d’Aurélie Fillipetti étaient particulièrement touchants. Quant au ministre malien de la Communication et des nouvelles technologies Jean Marie Idrissa Sangaré, venu de Bamako pour l’occasion, il a su trouver des mots justes pour un hommage mérité.
Ghislaine Dupont et Claude Verlon ont été enlevés puis tués samedi 2 novembre dans la région de Kidal par un groupe terroriste. Cet assassinat est un drame pour les familles, pour le métier de journaliste et pour notre pays. Cet acte dépasse le simple cercle des proches des victimes et il a déclenché une onde de choc très large. Plus de 2000 messages de soutien étaient parvenus à RFI lundi. Tuer des journalistes dans l’exercice de leur profession est une attaque contre la liberté d’expression, valeur fondamentale de notre démocratie.
En revanche, il ne faut pas céder à la panique. Le gouvernement maintient son action pour prévenir les risques et assurer la sécurité des Français établis à l’étranger. Paniquer serait offrir une victoire aux terroristes. A ce titre j’ai beaucoup apprécié la réaction des journalistes de RFI qui ont affirmé qu’ils continueront à aller en reportage sur le terrain. Je salue ce courage. Ne cédez pas à la peur, c’est mon message pour les Français établis à l’étranger.