Encore un effort monsieur Frassa ! (Partie 2/2)

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Plus ! Si l’on peut partager le souhait d’une plus grande légitimité électorale qui a pour objet de faire désigner l’élu par "le doigt de Dieu" selon le mot de Sartre, l’idée de faire élire les élus à l’AFE, au suffrage universel direct tout en augmentant leur nombre revient cependant à introduire deux catégories d’élus là où il n’y en a qu’une. Les élus consulaires. Monsieur Frassa souhaite, ce faisant, réintroduire une différence après avoir affirmé la nécessité de faire des égaux. Comme Georges Orwell, il considère ce faisant que tous les élus sont égaux mais que certains le sont plus que d’autres !  Quant à en augmenter leur nombre, qui peut croire dans une société dans laquelle on cherche à le diminuer qu’une telle réforme puisse être comprise ? Quoi qu’il puisse en penser, le nombre des conseillers consulaires repose aujourd’hui sur une stricte clef de répartition démographique qui ne doit rien au hasard ou à un quelconque découpage. Si tel n’avait pas été le cas, le Conseil Constitutionnel n’aurait pas manqué de le relever.

Encore plus ! Donner des moyens budgétaires pour augmenter les indemnités des élus. Je l’admets volontiers, je suis d’accord sur ce point avec Christophe-André Frassa. Théoriquement d’accord. Car une indemnité a pour objet de garantir l’indépendance de l’élu à l’égard de ses mandants tout en lui donnant les moyens nécessaires à l’exercice de son mandat. Mais d’une part l’indemnité actuelle correspond à celle des Conseillers municipaux exerçant leur mandat dans des collectivités d’une taille similaire ; d‘autre part – mais qui s’en souvient ? – le mandat des élus au CSFE était bénévole. La vertu peut être un exemple.

Oui ! Je partage également la proposition de Monsieur Frassa d’améliorer les conditions de recours au vote électronique dans un scrutin qui, par sa taille, a servi d’exemple pour l’Etat. Mais est-il bien nécessaire pour cela de créer un Haut comité à l’heure où l’Etat supprime une centaine de comités ou organes consultatifs par an et dont la droite n’a de cesse par ailleurs de dénoncer l’inutilité ? Le bilan du vote électronique s’est fait, avec l’Administration, son prestataire et les élus et je crois même y avoir vu Christophe-André Frassa.

La récréation est bientôt terminée et si ce n’était l’état de la France et des finances publiques que la droite a contribué à assécher en dépensant sans compter (la gratuité de la scolarité à l’étranger a pu en attester), l’on pourrait sourire de ces « six défis ». L’heure est cependant trop grave.

A bien y réfléchir, Monsieur Frassa – pour lequel j’ai une certaine considération personnelle – me fait penser en tant que responsable politique à celui qui fut aussi un expatrié et la voix de Londres, Pierre Dac. Il revendiquait alors d’être "pour tout ce qui est contre et contre tout ce qui est pour". Encore un effort Monsieur Frassa, vous y êtes presque !



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