Opération Barkhane du 31 déc. 2014 au 03 janv. 2015

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Depuis mon retour à la commission des Affaires étrangères, de la Défense et des Forces armées au Sénat je me suis attachée à suivre particulièrement les opérations militaires conduites par la France en Afrique qu’il s’agisse de l’opération Serval au Mali (janvier 2013 / août 2014) ou Sangaris en République centrafricaine. Outre le fait que ses chefs d’Etat-major ou ses commandants peuvent être des amis officiers généraux croisés "sur les bancs" de l’IHEDN, elles illustrent surtout la permanence et l’importance des opérations extérieures dans le maintien de notre sécurité intérieure.

En ce, l’opération Barkhane présente la particularité de retenir une approche régionale. Elle repose sur un partenariat élargi aux pays du G5 Sahel (Burkina Faso, Mali, Mauritanie, Niger, Tchad) avec lesquels la France coopère étroitement. Une large délégation parlementaire dont je faisais partie y a accompagné le ministre de la Défense, Jean Yves Le Drian, pour passer les fêtes de fin d’année avec le général Palasset et ses hommes.

Premier jour à N’Djamena pour le réveillon. Centre de formation régional où se trouvent aussi plus de 1.200 hommes et femmes. Ils sont là pour appuyer les forces armées des pays partenaires et empêcher la construction de sanctuaires terroristes. Soirée sympathique passée à la belle étoile dans une atmosphère de fête et ce d’autant plus que beaucoup rentrent bientôt en France. Soirée d’échanges où l’on comprend les sacrifices personnels et l’engagement de ces militaires qui oeuvrent à la sécurité et donc du développement du pays. Je repense au mot de Boris Vian selon lequel le propre du militaire et le sale du civil. Ces hommes et ses femmes s’effacent derrière leur mission, se confondent avec elle, pour notre sécurité. J’en ai profité le lendemain pour rencontrer quelques Français dont la conseillère consulaire Ruphine Guibordeau et son suppléant, Nodjiram Sagombaye. J’ai aussi fait le point sur le poste avec notre ambassadrice notamment les aspects sécuritaires. J’ai retrouvé avec elle l’écho des travaux du centre de crise du ministère.

L’étape suivante nous a amené au Niger où j’ai retrouvé Sophie LASSAN, Conseillère consulaire, très impliquée auprès des français qu’elle représente. Pour les militaires, Niamey regroupe à la fois des moyens de renseignement et aériens importants. Nous avons assisté à une mission du drone Reaper pour la plus grande joie de nos spécialistes!! Rencontres avec le President Mahamadou Issoufou ainsi que des parlementaires de tous  bords. Si l’on croit que nos débats sont passionnés, il suffit d’aller en Afrique pour prendre la mesure d’un vrai débat engagé, vif.

 

Enfin dernière étape au Mali avec la visite du dispositif à Gao où véhicules blindés et logistiques côtoient 14 hélicoptères qui forment le point d’appui permanent pour la zone Afrique de l’Ouest. Les conditions de vie sont extrêmes et le danger est permanent. Le Ministre a remercié les troupes et leur a dit combien nous étions fiers, sans forfanterie, de leur mission ; sans jamais oublier tous ceux qui ont perdu la vie.  Leurs noms  ont été rappelés dans chaque discours pour que l’on n’oublie pas leur sacrifice.

 

 

A 6 heures du matin, Roissy parait bien triste en ce jour de janvier même avec un pantalon couvert de la poussière rouge du sable de Gao. La tête pleine d’images, de souvenirs de conversation et d’aventures, je suis heureuse de retrouver ma famille et fêter la nouvelle année avec les miens en pensant à celles et ceux qui attendent encore pour le faire que leurs missions le leur permettent. La charge du service de l’Etat se ressent parfois plus symboliquement qu’ailleurs.


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